Des années 1940 aux années 1970, le film de prison obéit aux mêmes codes : un héros tente de faire un pied de nez à la tyrannique institution pénitentiaire en cherchant à s’évader. On peut ainsi citer Les Démons de la liberté, Les Révoltés de la cellule 11, Le Trou, Luke la main froide, L'Evadé d'Alcatraz et bien sûr Un Condamné à mort s'est échappé.
C’est en 1956 que Robert Bresson adapte le récit autobiographique éponyme d’André Devigny ; celui d’une évasion de prison suite à une arrestation par des Allemands en pleine Seconde Guerre mondiale. Une expérience que le réalisateur a lui-même vécue pendant plus d’un an en 39-45, alors qu’il venait de se lancer dans le cinéma. La collaboration des deux artistes sur le tournage mène ainsi à une véritable authenticité (la prison où a été incarcéré André Devigny sert notamment de décor au film).
Lauréat du Prix de la Mise en scène au Festival de Cannes, Un Condamné à mort s’est échappé comporte les caractéristiques essentielles de l’œuvre de Bresson : la sobriété, voire l’austérité (unité de lieu à quelques exceptions près, peu de personnages, dépouillement visuel), ainsi que l’influence de la peinture et la religion (sous-titré "Le vent souffle où il veut", le film fait référence à un passage de l’Évangile).
Détenant la meilleure moyenne de notes spectateurs (4,3 sur 5) parmi la filmographie de Robert Bresson sur AlloCiné, il s’agit définitivement de son long-métrage le plus accessible. À ne pas rater.
Un Condamné à mort s'est échappé de Robert Bresson avec François Leterrier, Charles Le Clainche, Maurice Beerblock...
Ce soir sur Arte à 20h50