La transformation de Walter White en Heisenberg est l’un des aspects les plus fascinants de Breaking Bad. Après des années de travail en tant que professeur de chimie, le protagoniste de la série phare d’AMC prend un tournant radical dans sa carrière et se lance dans la fabrication de crystal meth pour mettre sa famille à l’abri du besoin alors qu’il se bat contre un cancer en phase terminale.
Son parcours est indubitablement l’un des plus captivants et convaincants du petit écran, un arc d’anti-héros puissant qui est resté dans la mémoire d’un public subjugué, marqué à jamais. Et le jeu sans faute de Bryan Cranston en est la principale raison, comme le prouve les quatre Emmys remportés par l’acteur pour sa performance dans la série. Il est donc impossible d’imaginer Breaking Bad sans lui. Et pourtant...
L'ENCOMBRANT MALCOLM
L’acteur n’était pas le premier choix d’AMC pour incarner le rôle principal. Mais il est tout de même celui de Vince Gilligan, le créateur de la série, qui propose son nom au tout début du casting. Cependant, les dirigeants de la chaîne, eux, ne sont pas du tout convaincus. “Nous avions tous encore l’image de Bryan se rasant le corps dans Malcolm. Nous nous sommes dit : ‘Vraiment ? N’y a-t-il personne d’autre ?’”, se souvient l’un d’entre eux.
Eh oui, le rôle de Bryan Cranston dans la comédie culte des années 2000 lui colle à la peau et les dirigeants n’arrivent pas à l’imaginer dans un registre aussi sérieux que celui de Breaking Bad. Leur choix se porte alors sur deux acteurs de renom à qui le rôle est carrément offert : John Cusack et Matthew Broderick. Tous deux refusent…
X-FILES : ON SORT LES VIEUX DOSSIERS
Vince Gilligan, lui, est persuadé d’avoir trouvé sa tête d’affiche et insiste. Il a travaillé avec Bryan Cranston auparavant, le temps d’un épisode d’X-Files, dont il a été l’un des scénaristes, avant de devenir producteur et producteur exécutif de la saison 2 du show jusqu’à sa première conclusion en 2002. Pour les besoins de l’épisode 2 de la saison 6 de la série de science-fiction, les producteurs étaient à la recherche d’un acteur particulier pour jouer Patrick Crump, un homme désespéré souffrant d’une exposition aux radiations. “C’était un rôle difficile à caster [...]. Nous avions besoin de quelqu’un qui pouvait être dramatique et effrayant tout en ayant une humanité sous-jacente, de telle sorte que lorsqu’il meurt, vous vous sentez désolé pour lui”, déclare Gilligan. “Bryan a cartonné”.
Le showrunner décide donc de montrer cette performance aux dirigeants d’AMC qui découvrent alors tout le potentiel du comédien et se laissent finalement convaincre. Et le reste appartient à l’histoire.
LIBERTÉ CRÉATIVE ET FINANCIÈRE
Breaking Bad a par la suite offert à Bryan Cranston le type de défi et de liberté créative qu’il recherchait après des années dans une sitcom. “Je voulais un changement de rythme, et que cela signifiait [jouer dans] une comédie ou un drame, ça serait forcément différent parce que je n’avais plus besoin d’argent”, déclare l'acteur. “Et je n’ai jamais voulu être dans une position où je devrais prendre une décision créative en fonction de mes besoins financiers. Je ne voulais pas de “travail”. Je n’avais plus jamais besoin de travailler”.
Et si Walter White devenait... votre pharmacien ?