De quoi ça parle ?
Astronaute, garde forestière, dessinatrice… Rakel, 23 ans, a tous les projets du monde, sauf celui de devenir mère. Quand elle découvre qu’elle est enceinte de 6 mois suite à un coup d’un soir, c’est la cata ! C’est décidé : l'adoption est la seule solution. Apparaît alors Ninjababy, un personnage animé sorti de son carnet de notes, qui va faire de sa vie un enfer…
Un OVNI venu de Norvège à voir au cinéma
Sélectionné dans de nombreux festivals, Ninjababy est le premier long métrage de la réalisatrice norvégienne Yngvild Sve Flikke à sortir en France.
Face au film Les Enfants des autres de Rebecca Zlotowski, qui sort aussi ce mercredi, Ninjababy traite lui aussi de la question de la maternité, mais avec un prisme très différent. L'atout de cette petite pépite venue de Norvège est son inventivité, et sa façon de mettre de l'humour et de la légèreté malgré la complexité de son sujet, et parfois même sa dureté. Ninjababy a la particularité d'avoir recours à de l'animation, qui se mêle à la fiction. Récemment, on a pu voir deux autres films avec des héroïnes féminines avoir recours à ce procédé et mélange original, en l'occurrence dans les films La Page blanche et Tout le monde aime Jeanne, toujours à l'affiche.
Comme La Page blanche, Ninjababy est adapté d'un roman graphique, précisément appelé Fallteknikkétait de l'animatrice, dessinatrice et illustratrice norvégienne Inga Sætre.
Pointant les différences entre le roman graphique et le film, la cinéaste explique, en note d'intention, que "l'accent est mis sur la relation entre (l'héroïne) Rakel et sa meilleure amie. Je suis partie de là, et en accord avec Inga (Sætre, la dessinatrice), j’ai revu l’âge, les ambitions, et la situation sociale des personnages. Je n'aurais jamais pu faire ce film sans Inga. (...) Elle a réalisé toutes les animations, elle s’est impliquée dès le début du développement, et je lui en suis vraiment reconnaissante", souligne la cinéaste.
Un mélange de fiction et d'animation
Grâce à ce mélange, le film est assez frais (même s'il évolue vers quelque chose de plus dramatique au fur et à mesure), avec des personnages attachants, dont les préoccupations nous touchent.
La cinéaste Yngvild Sve Flikke a voulu montrer qu'il n'y a pas de mal à faire des erreurs. L'une des thématiques est celle de la peur de la maternité, ici précisément des jeunes Norvégiennes : "Nous sommes à une époque où tomber enceinte avant 30 ans est inhabituel. Le film traite également de la prise de responsabilités, de la maturité et de notre capacité à surmonter toutes les situations. Je crois que beaucoup de femmes ont ressenti la peur de devenir mère, même celles qui l'avaient prévu.", poursuit-elle. "Et en retour il y a le sentiment de soin et d'amour qui se développe au cours d'une grossesse, de différentes manières. Cette ambivalence, ces sentiments contradictoires, c'est ce que j'ai essayé de faire ressortir dans le film."
Ninjababy de Yngvild Sve Flikke, avec Kristine Kujath Thorp, Arthur Berning, Nader Khademi, est à découvrir au cinéma ce mercredi.