Huit ans après Maps To The Stars, David Cronenberg livre son nouveau film, Les Crimes du Futur, et revient pour l'occasion sur la Croisette. Présenté en Compétition, le long-métrage emmené par Viggo Mortensen, Léa Seydoux et Kristen Stewart marque également le retour du réalisateur de La Mouche à son genre de prédilection, la science-fiction. Et le verdict est le suivant : à défaut d'avoir des critiques dithyrambiques, Les Crimes du Futur a globalement conquis la presse française, avec une moyenne de 3.5/5 pour 24 supports.
DE QUOI ÇA PARLE ?
Alors que l’espèce humaine s’adapte à un environnement de synthèse, le corps humain est l’objet de transformations et de mutations nouvelles. Avec la complicité de sa partenaire Caprice, Saul Tenser, célèbre artiste performer, met en scène la métamorphose de ses organes dans des spectacles d’avant-garde.
Timlin, une enquêtrice du Bureau du Registre National des Organes, suit de près leurs pratiques. C’est alors qu’un groupe mystérieux se manifeste : ils veulent profiter de la notoriété de Saul pour révéler au monde la prochaine étape de l’évolution humaine…
Les Crimes du Futur réalisé par David Cronenberg, avec Viggo Mortensen, Léa Seydoux, Kristen Stewart...
QU'EN PENSE LA PRESSE ?
Selon Cahiers du Cinéma :
"Pourquoi la chirurgie du docteur Cronenberg opère-t-elle toujours ? Parce que sa science-fiction n’a jamais cédé aux rêveries futuristes ni joué au jeu des prophéties. Elle est restée arrimée à la seule chose qui l’intéresse vraiment, le corps humain et son devenir, le corps comme principal terrain de l’esprit et seul lieu possible d’une transcendance." (Marcos Uzal) 4/5
Selon Ecran Large :
"David Cronenberg dissèque sa carrière, l'industrie dans laquelle il évolue depuis des décennies et la puissance de l'avant-garde artistique. L'exercice est forcément fascinant, encore plus pour les connaisseurs de son oeuvre." (Mathieu Jaborska) 4/5
Selon La Septième Obsession :
"Bouclant la boucle de ses obsessions, Cronenberg conjugue dans son film l’amusante bizarrerie des débuts à la radicalité de Crash, dont il pourrait être une version actualisée." (David Ezan) 4/5
Selon Le Journal du Dimanche :
"Une sorte de rejeton déviant de Chromosome 3 (1979) et Crash (1996), qui évoque aussi son moyen métrage éponyme de 1970, dans un décor à la fois rétro et futuriste, où planent un érotisme fou et un humour bienvenu. Porté par Viggo Mortensen, alter-ego troublant et charismatique du réalisateur, et une bande de personnages féminins aussi beaux que névrosés." (S.B. et B.T.) 4/5
Selon Paris Match :
"Les Crimes du futur fascine par son propos, les liens qu'il tisse entre l'art contemporain et le cinéma, son absence de compromis à l'efficacité et au "spectacle". C'est peut-être la limite de l'exercice, aussi. Très théorique, le film peine à incarner son récit au-delà de la performance de Viggo Mortensen en évident double du cinéaste." (Yannick Vely) 3/5
Selon Le Parisien :
"Sombre, dérangeant parfois, très prenant et donnant à réfléchir, « Les Crimes du futur » doit aussi beaucoup à ses interprètes principaux (...)." (Renaud Baronian) 4/5
Selon Télérama (POUR) :
"Le film marque néanmoins par son sens envoûtant de la cérémonie crépusculaire, où se mêlent le sacré et le sacrilège. Entre infanticide, détournement de cadavre, scarifications et cicatrices baroques, Les Crimes du futur est violent mais d’une violence calme, conceptuelle." (Jacques Morice) 4/5
Selon Télérama (CONTRE) :
"Cette fiction dont le corps est le centre ne prend jamais chair. Les plans défilent comme les tableaux d’une exposition, la caméra aussi stoïque qu’un clou planté dans le mur. Et quel est ce futur inconsistant où des créateurs performeurs évoluent dans des décors sommaires ?" (Frédéric Strauss) 1/5
Selon Critikat.com :
"Puisque le film nous dit que « la réalité, c’est le corps », il faut se résoudre à regarder la réalité en face : il est possible que le cinéma de Cronenberg n’ait malheureusement plus grand-chose dans le ventre." (Josué Morel) 2/5
Selon Première :
"La musique de Shore, le jeu halluciné de Stewart, les exagérations presque comiques de certaines situations, la structure dodécaphonique ou les bavardages parfois absurdes installent une distance amusée. C’est cette distance qui rend cette fable SF étrange, ludique et hypnotique." (Gael Golhen) 3/5
* Selon le panel presse présent sur AlloCiné à la date du 25 mai 2022.