Qu'on se le dise : la galaxie lucasienne de Star Wars est peuplée d'un nombre pas loin d'être infini de créatures en tous genres. Et chaque film a bien entendu été l'occasion d'apporter son lot de nouveautés dans ce registre, avec plus ou moins de bonheur d'ailleurs.
Dans Star Wars - Episode I : la menace fantôme, c'est notamment Watto qui faisait son entrée dans le bestiaire. Un des plus gros commerçants de Mos Espa, il est ferrailleur, vendeur de pièces détachées et parieur invétéré, tout en étant aussi le propriétaire de Shmi Skywalker et d'Anakin.
Séquence souvenir...
"C'est l'un de mes personnages préférés" disait George Lucas. "Dès le départ, quand j'ai lu le script et les répliques qu'il devait donner à Qui-Gon, je suis tombé amoureux de ce personnage. Il est grognon, a mauvais caractère. Il est clair qu'il aime bien Anakin, mais il se croit rusé en affaires".
Sa création n'a pas été simple. "Techniquement il nous a posé des problèmes. Il a un gros bide, et des ailes dans le dos, et nous craignions que le public ne croit pas qu'il puisse voler. Nous avons eu tout un tas de discussions sur les bourdons et divers oiseaux, et ce dont il aurait l'air s'il volait vraiment" poursuivait Lucas. Steve Rawlins, un des responsables de son animation, racontait : "George nous a dit : "imaginez qu'il a de l'hélium dans le ventre. Ne l'imaginez pas comme un personnage terrestre !"
Le responsable du design de Lucasfilm, Doug Chiang, laissa au département artistique d'ILM une grande liberté pour créer les premières ébauches. Les artistes Terryl Whitlatch et Iain McCaig ont ainsi développé plusieurs concepts : Whitlatch dessina Watto en perroquet grassouillet avec de grandes ailes, tandis que McCaig fit quant à lui une créature avec quatre gros bras et fumant le cigare.
Ces dessins conceptuels n'eurent pas les faveurs de George Lucas. Chiang combina alors la tête d'un concept d'une autre créature que Lucas avait aimée, avec un corps grassouillet et des ailes de colibri.
Une créature bedonnante et attachante donc, donnant l'impression d'avoir des poils de barbe hirsute, négligé, et insensible de surcroît à la manipulation mentale dont les Jedi sont friands. "Non mais tu te prends pour un Jedi ou quoi ? À faire des passes avec les mains comme ça. Je suis Toydarien. Ton truc mental ça marche pas avec moi. Y'a que l'argent qui marche ! Pas d'argent, pas de pièce, pas d'affaire !" balance d'ailleurs Watto à Qui-Gon, qui tente justement d'infléchir sa pensée, dans une sympathique séquence.
"Ce qui fait que son look marche, c'est le suivi de la peau sous son menton et le suivi de sa trompe" racontait Steve Rawlins. "La tête tourne mais il y a un suivi, ce qu'on appelle en animation "un mouvement secondaire". Cela ne se fait pas tout seul dans l'ordinateur. Il faut y penser lorsqu'on fait bouger le personnage".
