Ça fait vraiment de la peine de se l'avouer, mais force est de reconnaître que les chances de voir une troisième saison de la formidable série Mindhunter sont quasi réduites à néant. David Fincher, son géniteur, enterrait d'ailleurs lui-même en deux coups de pelle les minces espoirs, en 2020, même si Netflix avait publié un communiqué en début d'année, expliquant que la plateforme ne fermait pas la porte à une 3e saison.
"David Fincher est actuellement concentré sur la réalisation de Mank, son premier film pour Netflix, ainsi que sur la production de la seconde saison de Love, Death + Robots. Il pourrait revenir à Mindhunter dans le futur, mais il lui semblait injuste de retenir les acteurs de chercher autre chose alors qu'il était lui-même en train d'explorer un nouveau projet" précisait ce communiqué.
"C'était beaucoup pour moi, le tournage de la série, on passait entre six et sept mois sur place. (...) Pour le nombre de téléspectateurs qu'elle avait, c'était une série très coûteuse" avouait Fincher, en utilisant le passé. "Je ne pense pas que nous allons pouvoir faire une saison 3 pour moins cher que la 2. Puis il faut être réaliste à un moment donné : l'argent doit correspondre à des téléspectateurs."
Tout récemment, c'est le cinéaste Andrew Dominik, à qui l'on doit notamment l'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford et qui avait signé deux épisodes de la saison 2 de Mindhunter, qui s'est laissé aller à quelques confidences sur cette 3ème salve qui n'aura pas lieu.
Dans un entretien avec le site Collider, il explique ainsi que les personnages joués par le tandem Jonathan Groff et Holt McCallany devaient se rendre à Hollywood pour y rencontrer notamment deux cinéastes ayant mis en scène les macabres aventures d'Hannibal Lecter, le personnage créé par le romancier Thomas Harris.
Le duo de profilers du FBI devait donc s'entretenir avec Michael Mann, qui avait réalisé Le Sixième Sens, et Jonathan Demme, auteur du Silence des agneaux. Ces films ont d'ailleurs beaucoup contribué à l'essor narratif très important des fictions basées sur des crimes authentiques et les techniques développées par le FBI pour traquer leurs auteurs.
"L'un des deux allait s'entretenir avec Michael Mann pendant que l'autre faisait de même avec Jonathan Demme. On restait dans cette idée de profilage, de Zeitgeist [NDR : un terme emprunté à la philosophie allemande qui désigne "les grandes lignes de la pensée", les questions en débat et la sensibilité d'une époque]. C'était la saison que tout le monde attendait vraiment". Si ça donne pas envie de pleurer...
