De quoi ça parle ?
Alors qu’elles sont en route pour les Gay Games de Tokyo, les Crevettes Pailletées ratent leur correspondance et se retrouvent coincées au fin fond de la Russie, dans une région particulièrement homophobe…
Une suite, oui... mais un film très différent
Après le succès du premier volet des Crevettes pailletées (près de 600 000 entrées), la bande est de retour pour une nouvelle intrigue. Rythmée et flamboyante, cette suite promet encore plus d'aventures et de rebondissements. Ce nouveau volet permet d'en découvrir davantage sur chacun des personnages de cette attachante équipe de waterpolo gay.
"Le premier film, c'était en quelque sorte sur le triomphe du groupe, on valorise le groupe, cette entité... L'esprit crevettes, le water-polo, cette folie... Là on s'attarde un peu plus sur les personnages, on creuse leur humour et leur douleur aussi... On va vraiment plus loin", souligne Geoffrey Couët (Xavier) à notre micro.
"C'est ça qui est intéressant, d'avoir réussi à créer un puzzle dans lequel chacun est valorisé. Pour les spectateurs, c'est réjouissant car cela permet de retrouver des personnages et d'en découvrir plus sur eux. Et pour nous, acteurs, c'était intéressant d'aller plus loin dans leur personnalité."
"Souvent les suites, ce sont des films à prétexte, et c'est rarement très bon. Là, c'est vraiment un autre film, mais on est quand même dans la continuité", explique à notre micro Roland Menou, qui joue le personnage de Joël.
"Ce n'est pas 'on reprend les mêmes, et on les met ailleurs', ce sont vraiment d'autres sujets qui sont traités", complète Romain Lancry (Damien). "Les réalisateurs avaient une vraie idée derrière la tête et la condition était : il faut que le sujet soit vraiment nécessaire".
Un James Bond gay
"En trois ans (depuis la sortie du premier volet des Crevettes pailletées), il s'est passé beaucoup de choses au cinéma, et on a l'impression qu'il y a des genres qui sont plus à même de faire déplacer le spectateur", commente Maxime Govare, coréalisateur du film. "On avait très envie de faire une comédie d'aventures et on avait un peu plus de moyens pour faire ce film."
"On a fait une comédie sur le sport LGBT, ça n'existait pas trop avant, et là on s'est dit une comédie d'aventure avec des héros LGBT, ça n'a pas été fait, donc on a eu envie de faire ça, on a regardé plein de classiques, on s'est beaucoup amusés", poursuit le tandem de réalisateurs.
"C'est un film qui s'amuse des codes, on les tord, on se marre avec", poursuit Nicolas Gob (Matthias). Il y a une dimension d'action carrément. C'est un James Bond gay !", plaisante-t-il.
Outre James Bond, film auquel une scène clin d'oeil est bien présente dans le film, Le Dictateur a été l’une des influences de Cédric Le Gallo et Maxime Govare : "Il y a cette espèce de mise en abyme à la fois dramatique et comique, c’est la mascarade, se faire passer pour un autre, mentir et se déguiser".
Les réalisateurs confient s'être aussi basés sur un certain nombre de films qui ont réussi le passage du deuxième volet, comme Les Bronzés font du ski et La Vérité si je mens ! 2. "Pour faire évoluer le personnage de Matthias, nous avons même pensé à Terminator 2 ! Dans le premier volet, Arnold Schwarzenegger est l’ennemi. Dans le second, il devient l’allié", s'amusent-ils.
Plus d'aventures, d'humour, et plus engagé
"On a voulu pousser tous les curseurs : la comédie, l'esthétique, et le propos, donc un propos plus engagé à plein de niveaux. Ça parle beaucoup d'homophobie, d'homophobie d'Etat, de l'hompophobie ordinaire, quotidienne, l'homophobie qu'on s'inflige à soi-même quand on a du mal à s'assumer... Il y a plusieurs strates dans le film", résume Cédric Le Gallo, coréalisateur.
"C'est un film assez militant, ce n'est pas uniquement l'homophobie en Russie, c'est assez universel", selon Roland Menou. "Le mot 'homophobie', on peut le plaquer comme ça, mais qu'y a-t-il derrière ? Des agressions, des gens qui militent contre, l'homophobie envers soi-même, le rejet dans les familles...
Le film propose plusieurs exemples de ce que peut être l'homophobie, quelles sont les conséquences et comment on peut les combattre... Il donne des exemples très concrets." "Cela reste un film léger, même s'il y a un message. C'est ça qui fait que c'est au-delà d'une comédie et que ça rend le film émouvant", conclut Roland Menou.
La Revanche des crevettes pailletées sort sur grand écran ce mercredi.
Le best-of et bêtisier du Festival de la comédie de l'Alpe d'Huez 2022 où le film était présenté en janvier dernier :