DE QUOI ÇA PARLE ?
100 ans après les premiers vikings, l'histoire de leurs descendants, parmi lesquels les légendaires Leif Eriksson, Freydis Eriksdotter, Harald Sigurdsson et William Le Conquérant, des hommes et des femmes prêts à tout pour survivre dans une Europe en pleine mutation... Spin-off de Vikings.
La première saison de Vikings : Valhalla est disponible sur Netflix. Episodes vus : 8/8.
ÇA VAUT LE COUP D’ŒIL ?
En six saisons, Vikings a marqué de son empreinte le monde sériel grâce à des personnages iconiques (Ragnar à jamais dans nos cœurs), des séquences aussi sanglantes qu’émouvantes et une revisite efficace et brillamment menée de l’Histoire. Autant dire que passer après la série de Michael Hirst était un défi de taille pour son spin-off Vikings : Valhalla. Et c’est le scénariste Jeb Stuart (Piège de Cristal, Le Fugitif) qui a été choisi en tant que showrunner de cette nouvelle série disponible sur Netflix.
Plutôt que de faire table rase du passé, Jeb Stuart a fait le choix malin de revenir à l’essence même de ce qui a fait le succès de Vikings à ses débuts et d’inscrire ses nouveaux personnages dans le sillon des légendes d’autrefois sous l’égide des dieux nordiques, le tout avec la bénédiction de Micheal Hirst qui produit ce spin-off.
En contant l’histoire des descendants de Ragnar, Rollo, Lagertha, Bjorn, Ivar et consorts, Jeb Stuart s’assure d’attirer les fans de la première heure avec un sentiment de retour à la maison à Kattegat. Mais en espaçant les deux séries de plus d’une centaine d’années, il peut aussi espérer conquérir un tout nouveau public sur Netflix déjà séduit par des séries similaires sur la plateforme comme The Last Kingdom ou Barbares.
Sachez qu’il n’est pas indispensable d’avoir vu les six saisons de Vikings pour comprendre l’histoire de Vikings : Valhalla puisqu'en plus de nommer et d’expliquer les exploits des illustres ancêtres des protagonistes, le spin-off rappelle, avec un carton au début de la saison, le contexte dans lequel s’inscrit la série et n’oublie pas de situer et nommer les différents lieux stratégiques (ce que la saison 1 de The Witcher aurait vraiment dû faire !).
Être ou ne pas être Viking
Vikings : Valhalla démarre avec un évènement tragique, le massacre de la Saint-Brice en l'an 1002, lorsque le roi anglais Æthelred le Malavisé ordonne le massacre de tous les Vikings, pourtant convertis au christianisme pour la grande majorité et installés paisiblement dans des campements dans le royaume d'Angleterre.
Cette déclaration de guerre avec le peuple Viking va être le point de départ de ce spin-off qui, par les épopées de trois personnages principaux, l'explorateur Leif Eriksson (Sam Corlett), sa fougueuse sœur au caractère bien trempé Freydis Eriksdotter (Frida Gustavsson) et l'ambitieux prince du Nord Harald Sigurdsson (Leo Suter), s’attache à raconter la perpétuelle lutte entre les Vikings, déjà tiraillés entre leurs croyances païennes et chrétiennes, et la royauté anglaise.
En creusant les tensions fraternelles, les guerres de religion et les luttes de territoire, Vikings : Valhalla remet au cœur de cet univers des questionnements déjà présents dans les premières saisons de Vikings sur le choc des civilisations, la découverte de l’autre, le respect des traditions et l’intégration de nouvelles cultures, les stratégies politiques, des plans d’invasion ingénieux (dont Ragnar serait fier) comme dans l’épisode 4, et surtout sur l’identité propre du peuple viking, déchiré entre des croyances opposées et des ambitions différentes mais toujours avec un but commun : l'entrée au Valhalla.
Ce parti pris, qui opère comme un retour aux sources, est très intéressant dans le fond mais moins impactant sur la forme tant il manque parfois de moments suspendus, de séquences plus contemplatives et de finesse dans ce spin-off. À la place, Vikings : Valhalla mise sur l’action, un rythme effréné et des dialogues piquants et efficaces lancés par des personnages forts, attachants et qu’on suit sans peine grâce à une incarnation habitée de son casting.
Il n'empêche que l'esprit de la série originale plane bien sur ce spin-off qui ne lésine pas sur les combats impressionnants et sanglants, les costumes soignés, les musiques envoutantes et une bonne dose de sexe, comme dans Vikings, première du nom. Malgré le manque de poésie et un générique sans grande envergure, qui faisaient le sel de la série originale, Vikings : Valhalla n'en est pas moins très prometteuse et très divertissante à l’issue de ses huit premiers épisodes.
Quand on sait que Jeb Stuart a déjà prévu plusieurs saisons pour Vikings : Valhalla, on se dit que cette première saison ne fait que poser les bases assez solides d’une série qu’on souhaite aussi intense et puissante que sa prédécesseure, avec toute la complexité humaine et philosophique qui s’en dégageait et sans un certain manichéisme simpliste et sans saveur qui pointe parfois le bout de son nez dans ce spin-off.