“Cette histoire est complètement vraie, sauf les parties qui sont totalement inventées.” La série Inventing Anna avait prévenu. Le programme de Shonda Rhimes revient un vrai scandale, celui d'une arnaqueuse se faisant passer pour une riche héritière allemande.
Dès les premières minutes de chaque épisode, un message apparaît pour signaler les libertés prises par les scénaristes dans l’adaptation de ce fait divers. Néanmoins, de nombreux détails sont fidèles à la réalité - qui dépasse la fiction. Pour distinguer le vrai du faux, voici les sept différences majeures à retenir.
Des noms et des lieux modifiés
Pour respecter les véritables protagonistes de cette folle histoire, la série de Shonda Rhimes a changé les identités des personnages. La journaliste Vivian Kent s’appelle en réalité Jessica Pressler. Elle écrit pour le New York Magazine et non pour le Manhattan Magazine, journal purement fictif. Même chose pour l’avocat d’Anna Sorokin, Andrew Lance, qui devient ici Alan Reed.
Dans la série, l’hôtel dans lequel l’arnaqueuse réside sans payer s’appelle le 12 George. En réalité, il s’agit du 11 Howard. Pour rappel, Netflix a versé plus de 320 000 dollars à la véritable Anna Sorokin pour acheter les droits de son histoire et utiliser son véritable nom.
La relation entre la journaliste et sa hiérarchie
Vivian Kent, héroïne d’Inventing Anna, subit les pressions de ses deux rédacteurs en chef. Ils veulent, entre autres, qu’elle réalise un article sur une affaire de harcèlement sexuel au cœur de Wall Street. En réalité, Jessica Pressler était déjà une reporter très respectée au moment des faits.
En 2015, elle avait écrit une autre enquête qui allait, elle aussi, être adaptée à l’écran. Il s’agit de l’article The Hustlers at Scores, adapté en 2019 dans Queens avec Jennifer Lopez dans le rôle principal. Le travail de Jessica Pressler est même nommé pour le prestigieux National Magazine Award.
Le personnage du petit ami
Dans la série, Chase Sikorski, le petit ami d’Anna, joue un rôle important pendant une bonne partie de l’intrigue. Or, son personnage est principalement fantasmé pour la série. Dans l’article original de Jessica Pressler, il est bien question d’un petit ami, présenté comme un homme plutôt influent qui participe à des conférences.
Seulement, aujourd’hui encore, peu d’informations permettent de réellement identifier cet homme. Son nom et ses fonctions n’ont jamais été dévoilés. Il n’a donc jamais monté de start-up du nom de Wake et la plupart de ses actions dans la série sont fictives.
Les visites “V.I.P.” en prison
Vivan Kent se rend à maintes reprises à la prison de Rikers pour interroger Anna. Cette dernière fait, de nombreuses fois, mention d’un traitement V.I.P. pour les rencontres avec les médias. En réalité, les journalistes peuvent, s’ils le souhaitent, parler à des détenus, mais cela n’est pas aussi facile que dans la série. Une demande peut prendre plusieurs mois avant d’être acceptée.
Anna et ses regrets
Dans Inventing Anna, l’attitude de l’arnaqueuse est désinvolte, même lorsqu’elle est en prison. Elle explique qu’elle n’est pas désolée et qu’elle regrette la manière dont certaines choses se sont déroulées. En 2019, année de son jugement, la véritable Anna Sorokin a pourtant bel et bien éprouvé des remords, expliquant qu’elle se sentait honteuse envers ses victimes.
Le voyage en Allemagne
Dans l’épisode 8, la journaliste du Manhattan Magazine part en Allemagne pour poursuivre son enquête. Elle souhaite rencontrer les parents d’Anna pour comprendre d’où elle vient. En réalité, c’est Anna Sorokin elle-même qui a organisé ce voyage pour la reporter, lui indiquant les endroits à visiter. Les parents de la coupable étaient par ailleurs au courant de cette visite.
Les parents d’Anna
Si l’on se fie à la série, les parents d’Anna Sorokin semblent très distants avec leur fille et peinent à comprendre ses motivations. Or, dans la vraie histoire, les parents de l’arnaqueuse ont été d’un véritable soutien. Ils ont même rédigé des lettres à l’attention du juge pour la défendre.
Un petit détour chez H&M
Beaucoup de détails concernant les séquences du procès sont véridiques. Anna Sorokin apportait un soin particulier à ses tenues et considérait ces audiences comme de véritables défilés de mode. Or, ce n’est pas la journaliste qui s’est rendue à H&M pour lui acheter des vêtements, mais un associé qui travaillait avec l’avocat d’Anna Sorokin. Il disposait de 200 dollars pour les achats.
Inventing Anna est disponible sur Netflix.