Si Iron Man est le membre des Avengers le plus apprécié du public, c’est probablement grâce à l’homme qui se cache sous l’armure : Tony Stark, milliardaire excentrique dont la cool attitude et la popularité n’égalent que le génie scientifique et l’ambition démesurée.
La toute première inspiration pour donner vie à ce personnage haut en couleur adulé des foules ? Un certain Howard Hughes, selon son créateur Stan Lee, auteur de nombreux comics Marvel dans les années 60. C’est donc ce richissime original, pilote et réalisateur incarné par Leonardo DiCaprio dans l’Aviator de Scorsese, qui aurait servi de modèle initial au Tony Stark des bandes dessinées.
Mais en 2008, à l’heure où Marvel se lance à l’assaut du grand écran, et où il s’agit de faire d’Iron Man un personnage de cinéma, c’est vers une autre muse que se tournent le réalisateur Jon Favreau et son acteur. L’homme qui a inspiré Tony Stark tel que le connait le public d’aujourd’hui s’appelle Elon Musk.
- Tu joues les héros avec ton armure. Mais sans elle, tu es quoi ? - Un génie, playboy, philanthrope, milliardaire.
L’autoportrait que dresse Tony Stark dans le premier Avengers (2012) en réponse à la question de Captain America correspond finalement assez bien à la description que l’on pourrait faire de Musk si l’on voulait le présenter rapidement.
Elu l’un des hommes les plus influents de 2010 par le Times, celui que l’on compare volontiers à Steve Jobs n’est autre que le fondateur de la société de paiement en ligne Paypal, ainsi que de Tesla, spécialisée dans les voitures électriques et de SpaceX, une société dédiée à la construction de vaisseaux spatiaux.
Le destin d’Elon Musk, pratiquement digne d’une nouvelle de science-fiction, a de quoi étonner, surtout quand on sait que l’intéressé s’est donné les moyens de réussir dès son enfance en Afrique du Sud. Autodidacte en programmation, il parvient à vendre son premier jeu vidéo à l’âge de 12 ans.
Quelques années d’études et d’efforts plus tard, le voilà devenu entrepreneur et multi milliardaire. Il pèse à ce jour plus de 235 milliards $. En novembre 2021 d'ailleurs, il a perdu la coquette somme de 50 milliards $... En 48h ! La raison : la chute de 16% des actions de Tesla durant plusieurs jours. Une baisse due, notamment, à des tweets du PDG du géant de la voiture électrique. C'est dire le poids de l'intéressé, qui est surveillé dans le monde de la finance comme le lait sur le feu...
La Stark attitude
A l’instar du personnage auquel il sert de modèle, Elon Musk est donc richissime et féru de High Tech. C'est d'ailleurs l'homme le plus riche du monde, devant même Jeff Bezos, le tout puissant patron d'Amazon. Largement de quoi rivaliser avec Tony Stark.
Voilà pour le côté "milliardaire", mais Musk ne s’arrête pas là, puisque comme Iron Man, il est aussi… "playboy".
Très populaire et grand habitué des soirées huppées et people, comme Tony Stark que l’on peut souvent voir arpenter tapis rouge et fêtes de stars dans les films Marvel, il n'a que 50 ans mais a déjà été marié trois fois, dont deux avec la belle actrice britannique Talulah Riley (Orgueils et préjugés, Good Morning England).
Aussi excentrique que son alter ego marvelien, il fit d'ailleurs l’acquisition en 2013 de la voiture pilotée par James Bond dans L’Espion qui m’aimait, pour la très modique somme de 989.000 $ !
Provocateur, Elon Musk l’est aussi ! Deux ans avant Tony Stark, qui lançait devant des dizaines de journalistes médusés son célèbre "Je suis Iron Man" à la fin du premier opus, l’entrepreneur surprenait déjà la presse en 2006, déclarant à toute l’industrie spatiale : "Bonjour à tous. Je suis Elon Musk. Et dans cinq ans, vous êtes tous morts."
L’ambition d’Iron Man
Milliardaire et playboy, donc. Mais qu’en est-il du génie philanthrope ? Ancien constructeur et marchand d’armes, Tony Stark avait subitement pris conscience de la conséquence de ses actes au début du premier Iron Man, décidant ainsi d’œuvrer désormais pour la paix et la défense des opprimés dans le monde.
Pour sa part, Elon Musk n’a pas attendu d’être séquestré dans une grotte d’Afghanistan pour mettre son génie au service du monde. Soucieux de développer les énergies propres, il a fondé en 2006 rien de moins que le plus grand fournisseur d’énergie solaire aux Etats-Unis, Solar System.
Et l’ambition de Musk ne s’arrête pas là. Il veut d’ici quelques années révolutionner le domaine des transports en commun avec ce qu’il appelle le Hyperloop, un train à très grande vitesse (environ 1 000 km/h) transportant des passagers dans des capsules sur coussins d’air, à l’intérieur d’un long tube.
Mais au-delà de la terre et des trains, c’est vers les étoiles que regarde le fondateur de SpaceX. A l’image du personnage de Matthew McConaughey dans Interstellar, son objectif est de coloniser d’autres planètes, et plus précisément Mars, sur laquelle il compte bien envoyer des humains d’ici une dizaine d’années, et à terme, y installer une colonie de 80.000 personnes.
Iron Man pouvait-il rêver d’un meilleur modèle ?
En attendant de se concocter lui-même une super-armure (sait-on jamais !), Musk s’est même vu inviter à donner la réplique à Robert Downey Jr. dans Iron Man 2. Au beau milieu du film, il se retrouve ainsi à serrer la main de son estimé confrère et alter ego fictif Tony Stark. Difficile après ça d’ignorer les atomes crochus que partagent les deux hommes.
Une faveur faite au vrai milliardaire qui s'imposait presque. Elon Musk a en effet laissé la production d'Iron Man 2 tourner dans les locaux de SpaceX durant plusieurs jours gratuitement, comme l'a raconté Jon Favreau. Là où, en temps normal, la location d'un tel espace coûterait logiquement une fortune, que même l'équipe du film n'avait pas. "C'est un très bon ami de la famille Marvel" lâchait le réalisateur dans un podcast. Effectivement, difficile d'en douter !