Le mercredi 19 janvier, Gaspard Ulliel trouvait la mort dans un tragique accident de ski. L'acteur de 37 ans était entré en collision avec un autre skieur sur une piste de la station de La Rosière en Savoie. Il est décédé quelques heures plus tard au CHU de Grenoble.
Le comédien laisse derrière lui une carrière fructueuse et remarquable, ponctuée par ses rôles dans Saint Laurent de Bertand Bonello et Juste la fin du monde de Xavier Dolan. Il avait d'ailleurs été récompensé du César du meilleur acteur en 2017 pour sa performance poignante dans ce long-métrage.
Dernièrement, on avait pu le voir au cinéma dans Sibyl, un drame émouvant dans lequel il donnait la réplique à Virginie Efira et Adèle Exarchopoulos. Le film est sorti en mai 2019. Il s'est ensuite tourné vers la petite lucarne pour tourner dans la série Marvel Moon Knight et le téléfilm Canal + La Vengeance au triple galop.
UN DERNIER RÔLE AU CINÉMA
Côté 7ème art, Gaspard Ulliel a tourné son dernier long-métrage entre avril et juin 2021. Il s'agit de Plus que jamais, un drame mis en scène par la réalisatrice allemande Emily Atef. L'histoire suit Hélène, une Bordelaise de 33 ans campée par Vicky Krieps (Phantom Thread, Old).
La jeune femme vit heureuse en couple. Sa vie bascule le jour où elle apprend qu’elle a une maladie rare des poumons. Grâce à un blog, elle découvre la Norvège et décide de suivre son instinct. Elle traversera toute l’Europe jusque là-bas, à la recherche d’une nouvelle voie.
Plus que jamais, qui n'a pas encore de date de sortie, sera donc l'ultime projet cinéma de Gaspard Ulliel. On le reverra ainsi une dernière fois sur grand écran dans le courant de l'année ou début 2023.
UN PROJET INACHEVÉ
Le natif de Boulogne-Billancourt devait également retrouver Bertand Bonello après leur collaboration sur Saint Laurent. Il était annoncé au casting de La Bête, long-métrage de SF où il était censé former un duo avec Léa Seydoux.
Le récit se déroulera dans un futur proche où les émotions sont devenues une menace. L'héroïne, Gabrielle, se décide enfin à purifier son ADN dans une machine qui va la plonger dans ses vies antérieures et la débarrasser de tout sentiment fort.
Elle rencontre alors Louis et ressent une puissante connexion, comme si elle le connaissait depuis toujours. Un mélodrame traversé par le genre, qui se déploie sur trois périodes distinctes, 1910, 2014 et 2044.
Rencontré à l'occasion du Festival de Gérardmer dont il était Président du Jury en février 2021, Bertrand Bonello s'est confié sur ce projet. Si le postulat de départ fait penser à la situation actuelle, le metteur en scène précise qu'il avait débuté l'écriture de son film bien avant la pandémie de Covid.
"J'ai commencé à écrire La Bête après Nocturama en 2017. C'est un projet qui a pris plusieurs formes avant d'arriver à celle-ci. Il se trouve qu'à plein d'endroits, ce film devient de plus en plus contemporain et ce n'est pas une bonne nouvelle.
C'est un film qui se trouve entre l'anticipation et le slasher mais qui est avant tout un mélodrame. Ça se déroule sur 3 périodes durant lesquelles les personnages se retrouvent. C'est un film teinté d'anticipation, un peu de fantastique, de catastrophe et un peu d'horreur", a-t-il précisé.
Malheureusement, le réalisateur va devoir remplacer Gaspard Ulliel pour ce projet prometteur, qui annonçait de belles retrouvailles entre le comédien et le cinéaste.