L’Histoire de la télévision est constellée d’annulations de séries qui n’ont pas survécu au-delà d’une saison. La programmation de Firefly sur Disney+ est l’occasion de rappeler l’exceptionnelle qualité de cette série de science-fiction et de regretter une fois de plus son annulation.
Tout d’abord parce que le genre du space-western est trop peu souvent représenté et qu’ici, Joss Whedon – le créateur de Firefly – l’a tout simplement magnifié. Située 500 ans dans le futur, au lendemain d'une guerre civile universelle, Firefly suit le capitaine Malcolm Reynolds et son équipage renégat du navire de transport Serenity.
L’équipe lui est farouchement loyale, toujours prête à s'attaquer à n'importe quel travail, légal ou non. Mais une mésaventure les pousse à fuir, cherchant désespérément à échapper aux autorités de l'Alliance, aux Reavers mangeurs de chair et à d'autres dangers hostiles dans les coins les plus sombres de l'espace.
Au casting, on retrouve des visages connus du petit écran : Nathan Fillion incarne Malcolm Reynolds, un homme parfois dur mais juste. A ses côtés, Gina Torres joue Zoe Washburne, fidèle amie de Mal et commandante en second du Serenity. Zoe est mariée à Wash, le pilote du Serenity joué par Alan Tudyk. Morena Baccarin est Inara, une Compagne dont la rôle se situe entre ceux des geishas et des courtisanes.
Jayne (Adam Baldwin) est un mercenaire qui a rejoint Mal. Quant à Kaylee (Jewel Staite), elle est la mécanicienne du Serenity. Tout ce petit monde embarque un pasteur (Ron Glass), un frère et sa sœur. Simon (Sean Maher) est un chirurgien accompli qui veille sur River (Summer Glau), sa petite sœur aux facultés intellectuelles exceptionnelles.
Un chef d’œuvre incompris
C’est un univers où l’Alliance est le résultat d’une fusion de deux superpuissances : la Chine et les Etats-Unis. C’est aussi un univers de conquête, où de nouvelles planètes terraformées accueillent la surpopulation mondiale qui a provoqué l’épuisement des ressources de la Terre.
Ces colonies se sont souvent trouvées livrées à elles-mêmes, sans les moyens nécessaires pour terraformer convenablement, c’est-à-dire rendre leur environnement habitable suffisamment confortable. D’où le genre du space-western qui s’impose comme une évidence, mettant en relief le contraste saisissant entre l’archaïsme des sociétés face à des technologies avancées.
Pur objet de science-fiction, Firefly prophétise un futur dystopique, en s’appuyant sur le monde actuel. Et 20 ans plus tard, le discours visionnaire de Whedon sonne toujours aussi juste. La teneur politique est peut-être ce qui a porté préjudice à cette série qui aurait pu connaître un autre destin sur une chaîne du câble et non sur un network conservateur.
Dès le départ, les dirigeants de la Fox se sont montrés hostiles aux propositions de Joss Whedon et Tim Minear, son coproducteur. Firefly, c’est 14 épisodes passionnants. Seuls 11 ont été diffusés par la Fox, qui plus est dans le désordre. Et le pilote initial, composé de deux parties, est diffusé en dernier… Un vrai gâchis à rattraper au plus vite sur Disney+ !