Ce soir à 21h05, France 2 diffuse les deux premiers épisodes de Germinal, minisérie en six épisodes écrite par Julien Lilti et réalisée par David Hourrègue revisitant le roman naturaliste d'Emile Zola sur la révolte de mineurs à la fin du XIXème siècle.
En endossant le rôle d'Etienne Lantier, Louis Peres, 25 ans, avait beaucoup d'appréhensions. "Etienne, c'est quelqu'un qui doute. Il se demande tout le temps s'il va être à la hauteur de la révolution, à la hauteur des gens qui placent leurs espoirs en lui... C'est un jeune bourré d'idéaux , mais qui doute."
"Et moi aussi, évidemment, j'avais beaucoup de doutes. Est ce que j'allais être à la hauteur du monument historique qu'est Germinal ? Est-ce que je vais être à la hauteur du rôle et surtout des autres acteurs, qui sont aussi des monuments et qui ont rien à prouver ?"
Avec le réalisateur David Hourrègue, l'acteur s'est nourri de ses propres questionnements pour incarner le héros, en travaillant sur ses fragilités et sur ce qui le rendait humain. "Je pense que grâce à ça, on peut du coup mieux rencontrer Étienne. Parce que si c'était juste le leader charismatique qui l'est aussi, il serait moins intéressant."
Face à lui, Thierry Godard, lui-même descendant de mineur, incarne le Maheu, l'une des nombreuses "gueules noires" de la série. Un patriarche proche des siens, voulant défendre ses semblables et disposant d'une certaine aura au sein de la ville minière de Montsou.
"Ça me plaisait beaucoup de défendre ce genre d'individus qui sort de cette classe sociale, parce que moi aussi, j'ai la chance maintenant d'être acteur et de vivre un peu mieux que mes ancêtres. Ça me plaisait beaucoup de défendre ça."
Guillaume de Tonquédec, quant à lui, incarne M. Hennebeau, propriétaire de la mine qui se retrouve pris entre des actionnaires au-dessus de lui et les ouvriers à ses ordres, qui subissent le coût des profits effectués sur leur dos et finissent par se rebeller, galvanisés par le prosélytisme d'Etienne Lantier.
"C'est un personnage qui est pris entre le marteau et l'enclume (...) On lui dit qu'il faut faire mieux. Donc la variable d'ajustement, ça va être d'écraser les mineurs en dessous et et de pouvoir créer une marge plus importante. Il a des décideurs au dessus et des gens qui peut broyer en dessous."
Mais malgré son statut, la vie personnelle de Hennebeau est un échec. Mariage arrangé, infidélité, addiction, prostituées... "C'est un personnage qui n'est pas heureux (...) les auteurs ont rajouté ce petit élément de la drogue pour montrer que cet homme là, finalement, est ballotté aussi et n'est pas totalement maître de son destin."
Une transposition contemporaine d'un classique de la littérature française "éminement moderne" selon l'acteur, pour laquelle le scénariste Julien Lilti a réactualisé la plupart des thématiques contemporaines déjà présentes dans l'oeuvre de Zola pour les proposer aux téléspectateurs d'aujourd'hui.
"C'est important de refaire Germinal aujourd'hui. Evidemment, on voit l'écho que ça peut avoir aujourd'hui chez nous, en France (...) C'est une piqûre de rappel et je pense que dans la vie de l'humanité, c'est important d'avoir des piqûres de rappel, de regarder vers le passé pour essayer de construire le futur", conclut Louis Peres.
Pour aller plus loin autour de la série, écoutez le réalisateur David Hourrègue nous parler de la création de Germinal dans Spotlight, l'émission d'Allociné enregistrée lors du festival Séries Mania 2021 :