S'il a fallu patienter un tout petit moins de quatre ans entre Tout l'argent du monde et Le Dernier duel, ses deux derniers films en date, l'attente sera moins longue avant le retour de Ridley Scott au cinéma. Beaucoup moins longue. Car son prochain opus, House of Gucci, sortira le 24 novembre dans nos salles, à quelques jours des 84 ans du cinéaste anglais.
Une proximité de sorties que l'on doit notamment au Covid, car Le Dernier duel s'est tourné à partir de février 2020, quand les prises de vues d'House of Gucci ont eu lieu entre mars et mai 2021. Mais ça n'est pas le seule explication, dans la mesure où nous aurons vu, en l'espace de deux mois, les seizième et dix-septième films signés Ridley Scott depuis le début des années 2000 et son retour en grâce avec Gladiator. Preuve qu'il travaille vite et (souvent) bien.
Et passe d'un registre à l'autre avec une aisance déconcertante. Car au récit du dernier duel judiciaire à avoir eu lieu en France, le 29 décembre 1386, entre un chevalier accusé de viol et le mari de la victime, succèdera une fresque autour de l'empire Gucci, étalée sur trois décennies et dont le point culminant sera l'assassinat de Maurizio, en 1995.
Deux histoires vraies portées par Adam Driver où il est question de mort, certes, mais racontées avec des styles différents. Car nous passerons de la brutalité du récit moyenâgeux du Dernier duel au mélange de noirceur et de glamour d'House of Gucci, dans lequel l'acteur d'Annette donnera la réplique à Lady Gaga, un Jared Leto méconnaissable, Jeremy Irons, Al Pacino ou encore Camille Cottin, qui poursuit sa carrière étrangère après sa prestation remarquée dans Stillwater.
A bientôt 84 ans, Ridley Scott ne fait donc pas son âge, quand on voit la vitalité avec laquelle il filme Le Dernier duel et ses scènes de combat. Ou cette manière qu'il a d'enchaîner les projets prestigieux, sujet qu'il a évoqué en conférence de presse lors de son passage à Paris, fin septembre : "Nous avons tourné les deux films en l'espace de deux ans. C'est ainsi que je travaille : lorsque nous approchons de la fin d'un projet, je me tourne déjà vers le suivant."
"Mais on ne peut le faire qu'avec un excellent monteur. Au moment où je termine le tournage, il y a un director's cut trois semaines plus tard, contre douze ou quatorze d'habitude. Et à partir de là je me plonge dans la préparation du film suivant. Je suis donc, à la fois, en pré-production et post-production, et cela me permet de garder ma fraîcheur."
"C'est un peu comme lorsque vous écrivez : lorsque vous relisez ce que vous avez écrit, vous risquez de remarquer plein de choses qui ne vous plaisent pas. Quand je réalise, je prends ainsi du recul sur le projet pour pouvoir déterminer ce qui ne va pas quand je vois le montage, sur chaque cadrage et chaque prise de vue. Mais quand vous avez une histoire comme celle-ci, peu importe, car c'est vraiment unique." Alors que son Dernier duel vient de sortir dans nos salles, Ridley Scott sera donc de retour très bientôt.
Et il enchaînera ensuite avec Kitbag, biopic sur Napoléon Bonaparte porté par Joaquin Phoenix et Jodie Comer destiné à Apple TV+, et compte ensuite s'attaquer à l'Arlésienne Gladiator 2.
