Eiffel, romance ambitieuse revenant sur la construction de la Tour Eiffel, est sorti sur les écrans français ce mercredi. Fort d'un des budget les plus élevés du cinéma français cette année (plus de 20 millions), le long métrage mis en scène par Martin Bourboulon revendique un certain nombre d'influences, dont l'équipe a bien voulu nous parler à l'occasion d'un long format consacré à la fabrication du film (voir notre reportage vidéo ci-dessus).
Comme nous l'explique le réalisateur, "il y a des films qui se sont invités comme ça très naturellement dans la préparation de ce film". A commencer par First Man. "Je trouve que [Damien Chazelle] a brillamment réussi le mariage de l'intime et de l'épique", cocktail qu'a justement cherché à obtenir l'équipe à l'oeuvre derrière Eiffel.
"Dans First Man, on se demande ce qu'il ressent et quelle est son histoire personnelle en allant sur la lune. On connait son histoire d'astronaute, mais on ne sait pas son histoire d'être humain, complète le chef opérateur Matias Boucard à notre micro. Ce film est arrivé très vite dans nos conversations avec Martin Bourboulon".
"Dans ce drame un peu intimiste, on sent que cet homme dont on suit le parcours caméra à l'épaule, au plus près de lui-même, est d'une certaine manière était un peu dépassé par cette conquete de la lune. Cette dynamique me plaisait pas mal", ajoute Martin Bourboulon.
Autre grande référence qui a guidé la direction artistique du film, La Porte du paradis. "Nous avions cette envie de western dans le film, de montrer une époque un peu moins engoncée dans les costumes noirs, les hauts de forme, et monter quelque chose d'un peu plus vivant", détaille Matias Boucard. "Nous avons beaucoup parlé des reconstitutions historiques dans La porte du paradis qui sont extraordinaires. Il y a des scènes complètement dingues, avec des milliers de figurants".
En bref, l'équipe évoque également "la beauté de There Will Be Blood à certains endroits" ou encore La Reine Margot de Patrice Chéreau, "avec [en commun avec Eiffel] de grandes libertés prises sur les costumes, certains partis pris".
Côté séries, le chef décorateur Stéphane Taillasson parle de l'influence déterminante de Peaky Blinders justement dans cette volonté de prendre des libertés avec l'époque et tenter de dépoussiérer le film en costumes. "Peaky Blinders a été une vraie direction pour moi. J'ai dévoré cette série et j'ai eu un vrai déclic, par rapport aux extérieurs, aux mouvements. Cela nous permettait de "tricher" mais toujours dans l'élégance, et de "tricher" sur des codes. Ce qui est important, c'est le spectacle, c'est ce qu'on voit à l'image."
Enfin côté influence sur le scénario, le rapprochement a beaucoup été fait avec Titanic. Comme le film de James Cameron, le film raconte une histoire très connue dont on connait déjà l'issue, mais en mettant l'accent sur la romance.
En collaboration avec les scénaristes, Martin Bourboulon a voulu réaliser un long métrage centré sur une histoire d’amour croisée avec un film d’aventures, autour de la construction d’un des monuments les plus connus au monde. "Tout le travail au scénario – puis à la réalisation et au montage – a consisté à veiller à ce que ces deux histoires se nourrissent l’une de l’autre en permanence, tout en respectant les balises de la réalité, explique t-il. La force du cinéma tient dans sa capacité à se glisser dans ce que l’histoire ne dit pas et à offrir une matière romanesque puissante en développant une hypothèse : Eiffel aurait décidé de construire cette tour dont il ne voulait pas au départ, dans un geste d’amour pour Adrienne."
Eiffel, d'après une idée originale de Caroline Bongrand, est cosigné par celle-ci avec Thomas Bidegain (Un Prophète, Les Frères Sisters), Martin Bourboulon, Natalie Carter, Martin Brossollet, et la collaboration de Tatiana de Rosnay.