De quoi ça parle ?
En 2006, le commissaire Steve Wilkins, nouvellement promu, décide de rouvrir deux affaires de meurtres non résolus des années 1980. En utilisant les nouvelles technologies, Wilkins et son équipe relient potentiellement les meurtres à une série de cambriolages commis dans les années 1980. L'auteur de ces vols approche de la fin de sa peine de prison, mais si Steve Wilkins a raison, il est peut-être un tueur en série en puissance...
D'après Catching the Bullseye Killer de Steve Wilkins et Jonathan Hill.
The Pembroke Murders, une série créée par Nick Stevens avec Luke Evans, Keith Allen, Alexandria Riley... Diffusion des trois épisodes à la suite le lundi 30 août dès 21h sur Canal+ et disponible sur MyCanal
Luke Evans tout en sobriété
Fidèle à la tradition des mini-séries britanniques policières, The Pembroke Murders ne déroge pas à la règle avec son intrigue maîtrisée et savamment distillée. L'austérité du ton et des décors pointe également au registre. Tout comme la pugnacité aussi humble que charismatique du personnage principal : le commissaire Wilkins, joué par un Luke Evans qui laisse loin derrière lui le clinquant et les strass des grosses productions dans lesquelles on s'est habitué à le voir ces dernières années.
Il campe un homme peu expansif, précis, presque maniaque et qui, lorsqu'il tient une piste, ne la lâche plus d'une semelle. Il est parfait dans ce rôle presque ingrat, fait d'abnégation, où il lui faut détricoter toute une histoire qui a échappé à ses collègues des années plus tôt et qui nécessite maintenant d'être traitée avec méticulosité et le plus grand professionnalisme.
Remonter le temps
La série, composée de trois épisodes, est basée sur l'enquête réelle sur le meurtre de Peter et Gwenda Dixon. Le couple a été volé et abattu alors qu'ils se promenaient sur un sentier côtier du Pembrokeshire en 1989. Il a fallu deux décennies pour que le coupable soit traduit en justice, et la série offre un récit élégant sur la manière dont cela s'est produit.
Il n'y a pas de doute sur l'identité du responsable de ces meurtres qui est révélée dans les premières minutes. Le principal suspect, un certain John Cooper, est joué par Keith Allen – oui, le papa de Lily Allen et Alfie Allen – ce qui ôte tout doute raisonnable.
Très vite, Wilkins relie les méfaits de Cooper à une série de meurtres sur plusieurs années. On prend alors la mesure de la barbarie de cet homme qui s'est répandue dans la vie des autres comme une véritable peste.
Grâce à l'ADN – qui a permis de résoudre de nombreux "cold cases" – Steve Wilkins compte confondre le meurtrier. La clé de voûte de la série tient alors à cette simple question : comment Wilkins va-t-il s'y prendre pour coincer Cooper ?
Pour confondre Cooper avec son ADN, il faut trouver un élément qui porte l'ADN de Cooper mais aussi celui de ses victimes. Wilkins part donc à la recherche de l'aiguille dans la botte de foin. Mais la botte est grande comme une salle remplie de pièces à conviction qui ne peuvent pas toutes être testées pour des raisons de coût.
Sans jamais tomber dans le sensationnalisme, la série reste dans une forme narrative stricte et très respectueuse des familles des victimes. Les émotions sont contenues, mais on en ressort le sang glacé.