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    Eugénie Grandet avec Joséphine Japy : à quoi ressemble cette nouvelle adaptation de Balzac ?
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Joséphine Japy est "Eugénie Grandet" dans la nouvelle adaptation du classique de Balzac, écrite et mise en scène par Marc Dugain, et à l'affiche cette semaine.

    De quoi ça parle ?

    Felix Grandet règne en maître dans sa modeste maison de Saumur où sa femme et sa fille Eugénie, mènent une existence sans distraction. D’une avarice extraordinaire, il ne voit pas d’un bon œil les beaux partis qui se pressent pour demander la main de sa fille. Rien ne doit entamer la fortune colossale qu’il cache à tous.

    L’arrivée soudaine du neveu de Grandet, un dandy parisien orphelin et ruiné, bouleverse la vie de la jeune fille. L’amour et la générosité d’Eugénie à l’égard de son cousin va plonger le Père Grandet dans une rage sans limite. Confronté à sa fille, il sera plus que jamais prêt à tout sacrifier sur l’autel du profit, même sa propre famille...

    Eugénie Grandet réalisé et scénarisé par Marc Dugain, d'après le roman d'Honoré de Balzac, avec Joséphine Japy, Olivier Gourmet, Valérie Bonneton, César Domboy... Sortie : 29 septembre 2021.

    Eugénie Grandet
    Eugénie Grandet
    Sortie : 29 septembre 2021 | 1h 45min
    De Marc Dugain
    Avec Joséphine Japy, Olivier Gourmet, Valérie Bonneton
    Presse
    3,5
    Spectateurs
    3,2
    Streaming

    Une adaptation en résonance avec notre époque

    Une adaptation de Balzac peut en cacher une autre ! Cet automne, ce ne sont pas un, mais deux films adaptés de l'auteur de La Comédie humaine qui sortent sur grand écran. Avant Illusions perdues mises en scène par Xavier Giannoli (le 20 octobre prochain), on découvre Joséphine Japy (héroine de Mon inconnue) en Eugénie Grandet, aux côtés d'Olivier GourmetValérie Bonneton et César Domboy, chez Marc Dugain (L'Echange des princesses). 

    Il s'agit de la 8e adaptation à l'écran (petit et grand) de ce roman, la plus récente remontant à 1994, sous la direction de Jean-Daniel Verhaeghe, pour France 3. Pour cette version 2021, Marc Dugain s'est particulièrement attaché à accentuer la portée actuelle du roman écrit par Honoré de Balzac en 1833. C'est justement en raison de sa "résonance avec notre époque" que Marc Dugain a eu envie de l'adapter.

    "Balzac a une façon très particulière de parler des femmes, dont on sent qu’il est profondément admiratif, et

    chacun de ses livres est une occasion de dénoncer leur condition. Au début du XIXe, les femmes sont littéralement asservies aux hommes, à leur volonté, prises dans un étau entre tâches peu gratifiantes et principes religieux, mariées le plus souvent contre leur gré. Quoi qu’elles fassent, elles se heurtent à la seule volonté des hommes", explique le scénariste et réalisateur. 

    une étude de mœurs dans la droite lignée de ce que voulait faire Balzac

    "Le père Grandet est la personnification du patriarcat, comme mode de domination masculine qui s’épanouit aux débuts du capitalisme", poursuit-il, indiquant avoir voulu faire de ce film "une étude de mœurs dans la droite lignée de ce que voulait faire Balzac".

    Marc Dugain a naturellement cherché à rendre l'oeuvre plus actuelle, en en adaptant la langue par exemple. Un travail similaire avait été effectué sur son précédent film, L’Échange des princesses, qui était déjà un film d'époque. "J’aime beaucoup la langue de cette époque, sa musique et la richesse de son vocabulaire, mais on ne peut pas en garder le côté qui, aujourd’hui, paraît désuet, d’où la nécessité d’en faire une traduction à la fois moderne et respectueuse de son histoire", précise-t-il.

    Avec une photographie soignée et une distribution composée d'actrices et d'acteurs venus d'horizons variés, notamment Valérie Bonneton, ici dans un registre dramatique bien loin de Fais pas ci, fais pas ça, Marc Dugain signe un film à la fois classique et respectueux de l'oeuvre, tout en prenant des libertés. Un long métrage qui pourra être vu par les plus jeunes générations, et notamment dans un cadre scolaire. 

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