Pour Kaamelott – Premier volet, Alexandre Astier a fait appel à la costumière Marylin Fitoussi, qui a travaillé sur Emily in Paris, Valérian et la Cité des Mille Planètes ou The Spy. Au micro du site Capitaine Cinemaxx, Fitoussi est revenue sur les choix de costumes du long métrage, notamment concernant Lancelot.
Certains fans ont regretté que Thomas Cousseau (qui interprète Lancelot) soit un peu engoncé dans son costume, qui lui couvre partiellement la bouche et l'empêche de se mouvoir normalement. Mais ce choix a une raison d'être :
Lancelot se transforme. Je ne peux pas en dire plus, mais il est dans une folie, il est caché dans une sorte de tour, avalé par quelque chose, d’où cette idée d’un costume qui le recouvre presque intégralement.
Il disparaît derrière tout le charisme et le panache d’un Arthur. Il est aussi lui-même consumé, avalé, par sa propre jalousie.
Et l'inspiration pour ce costume, c'est Alexandre Astier lui-même qui va en être la cause, indirectement :
"Alexandre aime les dragons bien sûr, mais il est aussi arachnophile, il adore les araignées. J’ai réfléchi aux éléments de l’araignée dont on pouvait avoir peur : les proportions, la tête, engoncée au milieu de pattes, le côté poilu pour certaines personnes.
Ensuite, je devais retranscrire sur un corps humain. Il fallait donc changer les proportions, que la tête de Lancelot soit en mutation, qu’elle commence à disparaître même, à s’engoncer dans un marasme personnel (et dans le costume). Le costume le gêne, et c’est fait exprès.
Visiblement, Marylin Fitoussi a vu ce que les fans pensaient de ses créations pour le long-métrage, notamment celle pour le personnage de Lancelot, l'antagoniste du film, et elle affirme :
"Toutes les théories des fans sont un peu vraies. C’est un mélange de tout ce que j’ai pu lire. C’est un costume en transformation, en évolution, on y verra les prémices de quelque chose. Des parties, par exemple, pourront se rajouter, s’entremêler avec d’autres éléments. C’est le seul personnage dont le costume, lié à la personne, sera en complète mutation."
Est-ce à dire que l'on pourrait voir un Lancelot bestial, métamorphosé en une créature épique que devrait combattre Arthur et ses chevaliers dans les Deuxième et Troisième volets ? Affaire à suivre.
Les coulisses d'un costume inédit
"On a réalisé beaucoup d’essayages pour savoir jusqu’où on pouvait aller, jusqu’où on pouvait lui cacher le visage, afin que sa voix reste audible", se souvient Marylin Fitoussi. "Ce fut un processus compliqué. Ce costume sort vraiment des sentiers battus et rompt avec la dernière image que l’on voit de Lancelot à la fin de la série."
Et "KV1" est la preuve qu'un costume de long métrage peut évoluer jusqu'au dernier moment. Y compris la veille du tournage, qui voit Marylin et sa designer textile Myrte Kilian retravailler la tenue en catastrophe :
J’ai remplacé la fourrure par du vinyle sérigraphié. En le regardant, une fois le boulot achevé, [Myrte] se sentait dérangée. J’ai trouvé ça génial que ça provoque un tel sentiment. Cela voulait dire que le pari était réussi.
L'interview passionnante de Marylin Fitoussi, qui détaille également son travail sur les tenues burgondes, saxonnes ou la robe de Guenièvre est à retrouver sur Capitaine Cinemaxx.
Notre interview d'Alexandre Astier pour "KV1", toujours dans les salles :