DE QUOI ÇA PARLE ?
Dans une grande maison bourgeoise, deux femmes, une veuve et une étudiante, se disputent l’amour d’un homme disparu jusqu’à sombrer dans la folie.
Messe basse réalisé par Baptiste Drapeau et écrit par Ollivier Briand. Avec Alice Isaaz, Jacqueline Bisset et François-Dominique Blin.
UNE RÉALITÉ BROUILLÉE
Pour son premier long-métrage, après plusieurs courts diffusés dans différents festivals à travers le monde, Baptiste Drapeau a eu la chance de travailler avec des actrices confirmées. Alice Isaaz et Jacqueline Bisset se partagent ainsi l’affiche de Messe basse, et se donnent corps et âmes dans cette histoire de fantôme pas comme les autres.
Car si le film commence comme un drame bourgeois, il glisse rapidement vers le thriller et joue avec le spectateur quant à la présence ou non d’un revenant dans la grande maison où vivent les deux héroïnes.
Ainsi, quand Julie, l'étudiante jouée par Alice Isaaz, se rend compte que son hôte ne s’est jamais remise du décès de son mari et l’imagine continuant à vivre à ses côtés, elle décide de jouer le jeu. Mais peu à peu, la jeune femme commence elle aussi à s’éloigner de la réalité et à ressentir la présence de cet époux décédé et même à s’en éprendre. La frontière entre réalité et fantasme se fait alors plus fine.
“En y réfléchissant, je trouvais que le souvenir fantasmé d’une personne ressemblait au fantasme amoureux d’une personne qu’on connaît très peu. Comme le personnage d’Elizabeth est âgé, je trouvais intéressant de mettre un personnage très jeune en face, un peu fleur bleue, qui a envie de vivre une grande histoire d’amour et qui se fabrique son propre fantasme à travers ce mari défunt”, indique à ce sujet le scénariste Ollivier Briand dans le dossier de presse. D’ailleurs, plus que d’un “film de fantôme”, le réalisateur parle d’un “film de fantasme”.
UN EXERCICE DE STYLE
Pour plonger le spectateur dans l’ambiance particulière qui règne dans la maison d’Elizabeth, Baptiste Drapeau a principalement construit son film comme un huis-clos. Pour lui, il s’agissait alors de “relever le défi de faire un exercice de style qui exige beaucoup d’inventivité et où tout passe par la mise en scène”.
Il explique : “Un huis clos appelle une grande rigueur dans l’articulation du récit : il y a peu d’actions, de décors et de costumes, et l’espace doit être réinventé par le découpage.”
Autre challenge pour le cinéaste : certaines séquences oniriques qui nécessitaient des effets spéciaux. “Je savais qu’il serait impossible de tenir le budget si nous faisions tous les effets spéciaux en numérique. La majorité des séquences ont donc été tournées en SFX, c’est-à-dire en direct sur le plateau.
J’adore cette façon de faire, il y a un côté enfantin, un retour aux origines”, se souvient-il. Une façon de faire qui donne un certain charme à ce premier long-métrage troublant.
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