Un titre significatif
En salles ce mercredi 30 juin, Soeurs, le nouveau long-métrage de Yamina Benguigui (Inch'allah dimanche), dresse le portrait poignant de trois femmes franco-algériennes à la recherche de leur frère Rheda, enlevé par leur père et caché en Algérie trente ans plus tôt. Isabelle Adjani, Maïwenn et Rachida Brakni incarnent les trois héroïnes de ce film, liées par le sang et ce passé qui les hante.
Interrogé sur le choix du titre, Yamina Benguigui explique : “Il s’agit de trois femmes qui ont tracé chacune leur chemin mais que le passé convoque en tant que sœurs pour affronter un drame qui ne peut se résoudre qu’en famille”. Pour la réalisatrice, être soeurs, c’est avant tout “ce lien viscéral qui nous arrache à notre histoire individuelle, ce lien qui nous ramène à notre histoire commune”.
Un film inspiré du vécu de la réalisatrice
Comme Yamina Benguigui l’a confié au micro d’Augustin Trapenard dans l’émission Boomerang, elle a “revêtu le manteau magique de la fiction” pour réaliser Soeurs. Elle précise : “J'ai entouré le réel avec des éléments fictionnés, mais le point de départ est réel. Ça m'a permis d'explorer ma mémoire et mes souvenirs".
Si elle ne dévoile pas quels éléments font partie de son histoire et ceux qui sont romancés, elle laisse entendre que le destin familial de ces sœurs ne lui est pas complètement étranger : “Le film est en partie autobiographique, j’ai beaucoup puisé dans mes souvenirs pour construire ces personnages”.
Celle qui cite volontiers Simone de Beauvoir ajoute que le “thème de la solidarité entre les femmes est essentiel”. Une thématique qui se retrouve dans son travail depuis son premier film documentaire Femmes d’Islam.
Adjani sur les terres de sa famille paternelle
Avec Soeurs, Isabelle Adjani joue dans son premier film algérien, tourné en partie sur place. Un retour sur les terres familiales que la comédienne connaît peu : “Je n’ai pas comme Zorah (son personnage dans le film, NDR) de comptes à régler avec la grande histoire qui a brisé son père et sa famille”.
Dans une interview au magazine Elle, l'actrice inscrit le fait d’avoir été choisie par Yamina Benguigui comme un signe d’authenticité du film : “Maïwenn par son grand-père, moi par mon père, Rachida Brakni par ses parents, Hafsia Herzi par sa mère… Je regarde l’Algérie de manière un peu plus extérieure qu’elles”.
La comédienne, aussi populaire des deux côtés de la Méditerranée et lauréate de cinq César, a fait carrière jusqu’à Hollywood sans se sentir limitée par ses origines. “Ma mère était allemande et catholique, mon père algérien et musulman, et moi je suis née française et je le suis restée”, explique-t-elle simplement.
Isabelle Adjani et Maïwenn, 3ème volet
Soeurs marque également les retrouvailles entre Isabelle Adjani et Maïwenn, qui avaient déjà partagé l’affiche de deux films dans les années 80. Dans L'Année prochaine... si tout va bien, porté par Isabelle Adjani dans le rôle principal face à Thierry Lhermitte, la réalisatrice d’ADN faisait sa toute première apparition à l’écran, alors seulement âgée de cinq ans.
En 1983, dans le drame L'Été meurtrier, Maïwenn incarne cette fois-ci Isabelle Adjani enfant. Près de 40 ans après, les deux actrices jouent désormais des sœurs devant la caméra de Yamina Benguigui. Retrouvez-les dans Soeurs, à découvrir dès maintenant au cinéma.