Nous sommes au début des années 80. Le nouveau long métrage de John Carpenter, New York 1997 (diffusé ce soir sur Arte) vient de débarquer dans les salles et s'apprête à connaître le destin qu'il mérite : celui d'un véritable classique de science-fiction.
On y suit les aventures de Snake Plissken, un ancien militaire multi-décoré et désormais hors-la-loi, envoyé en tant que détenu sur l'île de Manhattan qui a été transformée en gigantesque prison à ciel ouvert. Lorsque le Président des Etats-Unis se retrouve lui aussi piégé dans ce New York ultraviolent, le gouvernement fait appel à Snake pour le tirer d'affaire.
Parmi les premiers spectateurs du film se trouve un jeune cinéphile japonais de 28 ans. Le spectacle auquel il vient d'assister semble l'avoir considérablement inspiré, à tel point que plusieurs années plus tard, lorsque l'heure est venue pour lui de signer ses propres oeuvres, il décide de rendre au film de Carpenter un vibrant hommage. Son nom ? Hideo Kojima.
Death Stranding : "Je n'ai pas le droit d'abandonner les fans !" - Entretien avec Hideo KojimaEn 1987, il crée un premier jeu culte qui sera appelé à devenir l'une des plus fameuses franchises vidéoludiques : Metal Gear, qui lancera le genre infiltration.
En amoureux transi de la filmographie de Carpenter et surtout de son film New York 1997, Kojima - qui écrit avec malice que "son corps est fait à 70% de films" - glissera plusieurs hommages à l'anti-héros créé par Big John.
Le personnage de Solid Snake, ainsi que Naked Snake (personnage principal de Metal Gear Solid 3 et père génétique de Solid Snake) sont inspirés de Snake Plissken. Dans l'opus Metal Gear Solid 2, Snake utilise le pseudonyme d'Iroquois Pliskin sous le déguisement d'un soldat des Navy SEALS. Autre ressemblance dans Metal Gear Solid 3, où Naked Snake (le futur Big Boss) porte un bandeau sur l'œil droit, symétriquement à Plissken qui en a un sur l'œil gauche : les deux personnages sont borgnes.
Pour la petite histoire, sachez également qu'en 2012, après avoir attaqué en justice le film d'Europacorp Lock Out pour avoir plagié New York 1997, Canal+ (qui détenait une partie des droits à l'époque), avait tenté de s'en prendre à la franchise Metal Gear Solid pour les mêmes raisons.
Une initiative que John Carpenter lui-même avait refusé de soutenir, ainsi qu'il l'avait confié au micro du Hollywood Reporter :
"Ils voulaient aussi s'en prendre au jeu vidéo Metal Gear Solid, qui est une sorte de copie de New York 1997, lui aussi, mais je leur ai dit de ne pas faire ça. Je connais le créateur de ces jeux, et c'est un type sympa, en tout cas sympa avec moi."
(Re)découvrez tous les détails cachés dans "New York 1997"...