Moins de six mois après son passage sur Arte, Ben-Hur revient dans la course des diffusions, cette fois-ci sur la chaîne C8, ce mercredi 2 juin, à 21h20.
On ne présente guère plus ce monument épique du cinéma, couronné par 11 Oscars. 62 ans après sa sortie, le Péplum signé William Wyler reste indépassable et inégalable par l'ampleur de sa mise en scène et le jeu de ses acteurs; Charlton Heston en tête.
En revoici la bande-annonce...
Le film se paye même le luxe de surclasser de la tête et des épaules la nouvelle version sortie en 2016, jusque dans la légendaire séquence de la course de chars. Même avec le renfort d'effets spéciaux numériques la rendant forcément plus spectaculaire, elle n'égale pas en dramaturgie et intensité celle du film de 1959.
Une séquence indépassable
Il faut dire aussi que la production de l'époque s'était plus que largement donné les moyens de ses ambitions, absolument colossales, sous les auspices de la MGM. Afin de rapatrier sur le lieu de tournage les chevaux de la scène de la course de chars, les producteurs ont dépensé sans compter, faisant voyager certains des animaux, en l'occurrence ceux de couleur blanche, en avion. Mais pas n'importe comment, puisqu'il s'agissait d'un trajet, entre la Tchécoslovaquie et Rome, effectué... en première classe !
Le stade dans lequel se déroule la course de chars a beaucoup fait parler de lui . Ainsi, on estime que sa construction a nécessité plus de 1000 m³ de bois, 400 km de tubes ou encore 40000 tonnes de sable. Le nombre de figurants est lui aussi démesuré : jusqu'à plus de 15000 personnes étaient présentes sur le plateau.
La difficulté à filmer une scène aussi complexe obligea à recourir à plusieurs artifices : la construction centrale est exagérément large par rapport aux vrais stades antiques (quand elle était présente) ; dans certaines séquences, plusieurs chars n'ont que trois chevaux au lieu de quatre, pour permettre d'approcher au maximum la caméra.
Cette séquence d'une durée d'une demi-heure demanda quand même pas moins de quatre mois de préparation et trois mois de tournage. 82 chevaux étaient disponibles, mais seulement 36 furent réellement utilisés durant la scène. Une scène qui a, à elle seule, coûté la bagatelle de 4 millions de dollars, ce qui donne, ajusté à l'inflation, la somme de 36,7 millions $ actuels.
S'attribuer les lauriers de la course
Plusieurs des réalisateurs de la seconde équipe, dont Yakima Canutt, Andrew Marton et même Sergio Leone, ont affirmé plus tard avoir réalisé cette célèbre séquence. Une manière comme un autre de tirer un peu / beaucoup la couverture à soi... Toujours est-il que, quel que soit le réalisateur, le premier choix de Wyler n'était autre que le grand David Lean, qui déclina pourtant l'offre.
Par ailleurs, il y a eu pendant longtemps une rumeur autour du tournage de cette séquence; à savoir qu'un cascadeur fut tué pendant la course. Ce n'est pas exact, même si le drame n'est pas passé loin... Dans un plan célèbre, Judas Ben-Hur heurte un autre char à l'arrêt au milieu de la piste, le faisant tomber par-dessus son char, à l'avant. Mais il se rattrape et parvient à remonter. Seule la première partie de cette cascade était prévue. En réalité, le réalisateur de la seconde équipe, Yakima Canutt, a vu son fils, le cascadeur Joe Canutt, projeté accidentellement hors du char en faisant le saut. Une projection qui aurait pu lui coûter la vie. La seule blessure subie par Joe Canutt fut une coupure au menton. Un miraculé...