Diffusé ce soir sur France 5, La Vie est belle (en version originale, "La vita e bella") nous conte l'histoire tragique de Guido, un jeune père de famille juif, et de son petit garçon Giosue, tous deux déportés dans les camps de la mort, pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Lauréat du Grand Prix au Festival de Cannes, émouvant, bouleversant, débordant de vie malgré son sujet, le long métrage de Roberto Benigni affiche un titre surprenant au premier abord, mais que l'on a tôt fait d'attribuer à l'optimisme sans failles de son personnage principal.
Bien décidé à camoufler l'horreur de l'Holocauste aux yeux innocents de son fils, Guido le protège en lui racontant des histoires, en lui inventant des jeux, en essayant à tout prix de le convaincre que "la vie est belle".
Pourtant, ainsi que l'a précisé Roberto Benigni lors de la sortie de son film au média canadien Voir.ca, ce titre a une inspiration plus spécifique. Il fait effectivement référence - non pas au célèbre film de Frank Capra La Vie est Belle, comme on aurait d'abord pu l'imaginer - mais au testament de Leon Trotski.
Exilé au Mexique à la fin de sa vie, voyant sa santé décliner et son existence menacée par ses ennemis politiques, ce révolutionnaire russe, opposant au régime de Staline (qui sera finalement assassiné en 1940), conclut en effet son texte par les phrases suivantes :
"Natasha vient d'arriver à la fenêtre en passant par la cour et l'a ouverte largement pour que l'air puisse entrer plus librement dans ma chambre. Je peux voir la ligne d'herbe verte et brillante sous le mur, et au-delà le ciel bleu immaculé, et partout la lumière du soleil. La vie est belle. Puissent les générations futures la purifier de tout mal, de toute oppression, de toute violence, et en profiter pleinement."
Découvrez le making of de "La Vie est belle"...