Epaulards, baleines à bosse, bélugas, narvals et cachalots : ce 22 avril, en cette Journée Mondiale de la Terre, Disney+ et National Geographic nous invitent à plonger aux côtés du producteur James Cameron, de la narratrice Sigourney Weaver et du photographe animalier Brian Skerry à la découverte des Secrets des Baleines.
Cette série documentaire en quatre épisodes, tournée durant trois ans à travers vingt-quatre zones différentes, dévoile à travers des images exceptionnelles la vie de ces cinq familles de cétacés, qui "aiment, jouent et pleurent... tout comme nous". Rencontre avec le réalisateur.
AlloCiné : Pourquoi cette nouvelle série sur les baleines ? Que peut-on découvrir de différent par rapport à d’autres documentaires sur le même sujet ?
Brian Skerry : J’ai toujours été inspiré par votre héros national du monde sous-marin, le commandant Cousteau. Et j’ai toujours voulu, à mon tour, explorer cet univers magique des océans. Je suis de ceux qui ont rêvé de nager avec des requins, des dauphins ou des baleines depuis leur plus tendre enfance. Au début, je me suis focalisé sur ces animaux que j’admirais. Puis je me suis penché sur les problèmes de ces écosystèmes en péril, impactés par la pollution et les dérèglements climatiques.
Avec cette nouvelle série nous avons voulu mettre en lumière les similarités entre ces animaux, ces baleines, et nous, les humains : ils ont un fonctionnement familial et avec des personnalités, des émotions, tellement proches de nous... J’espère que ceci permettra au public de comprendre qu'il est vital de protéger nos océans et ces animaux, car ils sont une grande partie de nous-mêmes.
Quand vous vous rendez compte que vous faites partie de la même famille vivante, il est difficile de ne pas vouloir la protéger encore plus. C’est le but et la différence avec cette nouvelle série. J’espère que les personnes qui regarderont notre programme se rappelleront que nous ne sommes pas seuls sur cette planète, et que c’est notre devoir de tenter de tout protéger, de tout aimer.
Parlez-nous de votre collaboration avec James Cameron, producteur, et Sigourney Weaver, votre narratrice ?
Ils ont eu tous les deux un impact et une influence sur le contenu final de cette série. James Cameron travaille avec National Geographic depuis longtemps comme explorateur sous-marin. Nous nous connaissions assez bien et nous avions toujours voulu collaborer. Il se trouve que James a une passion pour les baleines. Nous nous sommes donc mis au travail ensemble d’une manière naturelle. Par son sens de l’écriture, il a aidé à façonner une narration exemplaire.
Et puis c’est un explorateur des fonds sous-marins sans pareil qui a fait des choses extraordinaires. Il a même construit son propre sous-marin ! Tout ceci nous a servi pour filmer des images à couper le souffle. Même pendant le montage, il a analysé chaque étape afin de mieux nous conseiller pour obtenir les meilleurs épisodes possibles.
Quant à Sigourney Weaver, cela a été une coïncidence car j’avais toujours voulu faire appel à elle pour la narration. C’est une femme d’une grande force, comme le sont les vraies chèfes des baleines qui sont des femelles. Et comme elle avait travaillé avec James sur Aliens et Avatar, l'alliance a été toute naturelle.
Malgré votre expérience à filmer les fonds marins et toutes sortes d’animaux, quels défis avez-vous dû surmonter en tournant cette nouvelle série ?
Ce fut sans doute le projet le plus ambitieux de ma carrière de par son ampleur, sa durée de tournage, le nombre de pays où nous avons tourné et ma collaboration avec James Cameron. Une expérience épique !
Cela nous a pris plus de trois longues années pour tout filmer et ce fut épuisant. Et ceci dans plus de 24 endroits différents, aux quatre coins du monde. Evidemment nous avons dû faire face à des conditions climatiques parfois capricieuses, tout comme les animaux qui n’étaient pas toujours au rendez-vous. C’est vraiment un jeu de patience et de perséverance de mettre en place de tels tournages pour une série aussi massive.
Parfois, j’ai l’impression que nous avons eu droit à une intervention divine pour pouvoir capturer certaines des séquences les plus spectaculaires. La dernière année de tournage, en 2019, j’étais constamment en mouvement, d’un endroit à un autre, avec plusieurs voyages planifiés chaque mois. C'était plutôt stressant de tenir le rythme.
Je me suis baladé à travers le Sri-Lanka, puis aux Açores pour ensuite filer en République Dominicaine avant de continuer dans le grand nord Canadien pour poursuivre le tournage en Nouvelle Zélande... De quoi vous donner le vertige et vous trouver en décalage horaire 24h/24 !
Qu’avez vous appris de plus sur ces animaux ? Qu’est-ce qui vous a le plus enrichi ?
C’est le mot-clé : enrichissement. On ressort vraiment enrichi sur tous les plans après une expérience comme celle-ci. C’est sans doute tout l’amour et la tendresse que ces animaux expriment entre eux qui m’a touché le plus, qui m’a enrichi le plus en tant qu’être humain.
On ne peut que s’attendrir en observant comment une baleine s’occupe de son bébé. Elle a tellement d’humanité, comme une mère humaine. Et comme nous, les baleines pleurent leurs morts. Elle savent aussi jouer comme de grands enfants. Ce fut fantastique de sentir ce rapprochement entre eux et moi.
Justement, des cinq familles filmées, quel est le type de baleine dont vous vous sentez le plus proche ?
Les orques sans aucun doute. Elles font preuve d’une intelligence admirable. Je suis également impressionné par leur sens de la famille, en voyant à quel point elles se protégent les unes les autres. Mais j’adore toutes les espèces de baleines. Je suis en admiration complète face à ces animaux majestueux.