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    Mental sur France TV Slash : ce qui vous attend dans la saison 2
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    Ce vendredi 2 avril, la plateforme de France Télévisions met en ligne la nouvelle saison inédite de Mental, qui continue d’aborder avec humour et sensibilité les souffrances psychiques chez les jeunes. Que nous réservent ces nouveaux épisodes ?

    Quelques mois sont passés aux Primevères. Simon est maintenant en hospitalisation de jour, Estelle vient tout juste de trouver un travail, Marvin semble accepter de se soigner et Hippolyte se bat contre ses démons. Mais l'arrivée de Max, hospitalisée pour troubles alimentaires, va faire voler en éclat ce fragile équilibre… 

    Toujours écrite par Marine Maugrain-Legagneur et Victor Lockwood et réalisée par Slimane-Baptiste Berhoun, la saison 2 de Mental met en scène les retrouvailles de nos patients préférés plusieurs mois après les derniers événements de la saison 1, et permet d'en introduire de nouveaux. La série poursuit son travail de déstigmatisation des souffrances psychique chez les jeunes, plus d’actualité que jamais. 

    En effet, le programme se heurte à l'actualité malgré lui. La situation des jeunes en France est rendue critique par la crise sanitaire. La série tombe à point nommé pour mettre en avant cette urgence de prise en charge, et répond à la mission du service public de France TV.

    Mental
    Mental
    Sortie : 2019-10-25 | 20 min
    Série : Mental
    Avec Léo Grêlé, Déborah Lukumuena, Louis Peres
    Presse
    4,0
    Spectateurs
    4,2

    Pour Augustin Bernard, producteur de la série, le souhait de pousser les curseurs s'est imposé lorsque les équipes se sont attelées à la saison 2, avec une volonté commune de "suprendre le public, de ne pas refaire la même recette, en prenant des risques sur le plan formel et sur l'écriture".

    Les épisodes gagnent ainsi en longueur, passant de 20 à 26 minutes sur 10 épisodes. Un allongement du récit qui permet de creuser les personnages en profondeur et de faire exister ce nouveau groupe.

    "Tout l'enjeu était de rester dans la justesse, de réussir à doser la comédie sur un sujet qui à priori ne s'y prête pas, et réussir à passer du rire aux larmes sans tomber dans le pathos", pour son producteur. Parmi les autres changements de cette saison : un tournage en été, beaucoup plus solaire d'un point de vue esthétique, et un nouveau directeur d'établissement, avec des méthodes un brin décalées.

    "Autant l'intention de la saison 1 pour les patients était d'admettre qu'on est malade, et on comprenait cet enjeu à travers le parcours de Marvin (Constantin Vidal), autant dans cette saison la question va être de savoir que faire une fois qu'on se sait malade." selon Victor Lockwood.

    Tout en restant à la hauteur des adolescents, et en abordant des souffrances universelles et des questions que tous les jeunes peuvent se poser. "On a cherché à trouver où la maladie et le trouble psychique pouvaient rencontrer l'adolescence", précise-t-il.

    Pour Marine Maugrain-Legagneur, sa co-autrice, l'enjeu était aussi de s'inscrire dans la continuité de la saison 1 tout en confrontant davantage les personnages au monde extérieur : Estelle (Lauréna Thellier) sort ainsi de la clinique en journée pour travailler tandis que Simon (Louis Peres) doit rentrer chez ses parents le soir.

    Les scénaristes ont également eu envie d'intégrer de nouveaux personnages permettant d'aborder d'autres sujets autour de l'adolescence, comme les troubles alimentaires avec le personnage de Max, jouée par Déborah Lukumuena

    "C'est un sujet qui touche beaucoup les adolescents, une grande partie des jeunes filles qui sont en institution sont anorexiques. On a choisi de prendre le chemin de la boulimie-anorexie parce que ça nous permettait aussi de parler de la grossophobie", poursuit-elle. 

    A travers Max, les scénaristes ont voulu représenter un personnage en lutte. "Max est une fille sous contrôle, qui ne se fait pas confiance. Elle a une personnalité extrêmement bouillonnante mais elle essaie désespérément de la maintenir sous un couvercle pour correspondre à un idéal. Elle essaie d'être parfaite mais elle déborde en permanence, car la perfection n'existe pas."

    Pour Victor Lockwood, Max permet aussi de confronter l'intime au collectif. "En société, Max va dire qu'elle s'assume complètement, dans ses formes, dans son identité. Elle est politique, elle a un vrai discours là-dessus et a réponse à tout. Mais dans l'intimité, elle est beaucoup plus complexée que ce qu'elle présente, et son rapport au corps est douloureux."

    Dans cette saison 2, le groupe est déséquilibré et se cherche. Hippolyte (Léo Grêlé), qui était un personnage secondaire dans la saison 1 et servait plutôt de ressort comique, passe ici au premier plan. Une vraie originalité pour le producteur. "On part d'un personnage de comédie, et on découvre toute son intériorité et l'origine de son problème au cours de la saison."

    Autant l'intention de la saison 1 pour les patients était d'admettre qu'on est malade (...) autant dans cette saison la question va être de savoir que faire une fois qu'on se sait malade.

    Pour les scénaristes, l'intérêt de ce personnage est qu'il représente exactement leur position vis-à-vis du trouble mental, par rapport à la manière dont il est habituellement représenté :

    "[Le trouble mental] est quelque chose qui est souvent stigmatisé, regardé comme un élément de comédie. Hyppolite, en saison 1, c'est le regard extérieur sur le trouble mental, dans ce qu'il peut avoir de rigolo. Dans la saison 2, faire d'Hyppolite un personnage sensible avec un point de vue permet d'accompagner le spectateur vers une meilleure compréhension de ce que c'est de vivre cette difficulté de l'intérieur", explique Marine Maugrain-Legagneur.

    Depuis la saison 1, l'équipe de production (Black Sheep Films) est suivie par des conseillers en pédopsychiatrie, afin d'accompagner les recherches des scénaristes et d'assurer la justesse de la représentation des patients.

    Aujourd'hui en France, 1 jeune sur 2 est en souffrance psychique, 1 jeune sur 3 souffre de troubles de santé mentale, 40% des jeunes de moins de 25 ans rapportent un trouble anxieux généralisé et presque 3 jeunes sur 10 ont déjà eu des pensées suicidaires.

    Mental saison 2, dès le 2 avril sur France TV Slash

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