DE QUOI ÇA PARLE ?
Les enquêtes du commissaire Maigret met en scène le personnage légendaire créé par l’auteur Georges Simenon en 1929. Celui qui porte l’imper en toute saison et fume sa pipe sans relâche est ici incarné par Jean Richard au long de 88 épisodes filmés en décors réels.
Taiseux et reconnaissable entre mille, Maigret a une méthode infaillible : il écoute, il observe, puis il déstabilise. La série est inaugurée par l’épisode "Cécile est morte", dans lequel une jeune femme victime de visites nocturnes étranges est retrouvée étranglée dans un placard situé dans les couloirs de la PJ. Le début d’une longue série d’enquêtes passionnantes, qui mettent en lumière le portrait psychologique et social de toute une génération.
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POURQUOI C'EST CULTE ?
Diffusée à partir d’octobre 1967, trois ans après la création de l’ORTF, Les enquêtes du commissaire Maigret est la toute première série télévisée française consacrée au héros né de l’imagination de Georges Simenon.
A cette époque, le public avait déjà pu suivre ses aventures à travers des livres ou au cinéma, campé par Pierre Renoir, Albert Préjean, sans oublier Jean Gabin dans Maigret tend un piège, sorti en 1958. Et si des versions télé britanniques, italiennes et néerlandaises existaient déjà, c’est le réalisateur Claude Barma qui signe cette première adaptation sur le petit écran tricolore. Un nom déjà associé à des succès d’audience télévisés, puisque c’est à lui de l’on doit Le Chevalier de Maison-Rouge et surtout Belphégor.
INA / Jean Claude Pierdet
A l’écran durant plus de vingt ans, la plus longue de toutes les séries Maigret faites dans le monde a marqué une génération entière, notamment grâce à son interprète principal. Jean Richard, disparu en 2001 et qui aurait eu 100 ans en avril prochain, a en effet laissé une empreinte indélébile dans le cœur du public, avec sa présence magnétique, ses drôles de grimaces et ses délicieuses gesticulations.
Mais si la série est aujourd’hui encore si populaire, c’est aussi parce que Claude Barma a tenu à adapter le plus fidèlement possible les romans de Simenon en apportant un grand soin à la mise en scène :
“L’adaptation suit exactement le déroulement du roman (...) certaines scènes ont pu être transposées sans rien y changer, expliquait le réalisateur au Monde avant la diffusion du premier épisode. Il m’a également semblé que j’avais intérêt à ne pas en savoir plus que Maigret lui-même. Je le suis donc pas à pas sans jamais anticiper sur ses découvertes ou ses déductions.”
L'INFO EN PLUS
Tout comme de nombreux acteurs devenus indissociables de leur personnage de fiction, Jean Richard a bien failli ne pas incarner Maigret. Alors considéré comme un fantaisiste, l’acteur était surtout connu pour la compagnie de cirque qui portait son nom et a dû batailler pour finalement trouver grâce aux yeux de Barma.
Ce qui a fait pencher la balance : le fait qu’il soit un véritable fumeur de pipe, et la présence de Simenon dans le processus de choix du comédien principal. “Quand Claude Barma m’a proposé Jean Richard, je me suis souvenu que mon fils Marc m’avait dit : ‘Si un jour, on fait Maigret en France, Jean Richard serait parfait, car ce n’est pas seulement un comique et un dompteur, c’est aussi un excellent comédien”, avait confié le romancier.
Face à l'insistance de celui-ci, Barma a donc offert le rôle à Richard, ainsi que deux pipes en guise de cadeau ! Autre secret de tournage : Annick Tanguy, qui a campé madame Maigret à partir de 1977, était la véritable épouse de Jean Richard. Elle avait décidé de jouer dans la série pour rester au plus près de son mari, victime d’un accident de voiture quatre ans auparavant qui l’avait fortement diminué.
CE QUI PEUT PLAIRE AUX PLUS JEUNES
Maigret, c’est avant tout un personnage on ne peut plus caractéristique avec sa pipe, son chapeau, sa femme Louise, son amour pour la blanquette de veau sans oublier son appartement du 132 Boulevard Richard-Lenoir à Paris.
Un héros emblématique et une véritable fenêtre sur le Paris des années 60 à 80. Au détour des épisodes bien ficelés et rythmés par les rebondissements d’enquêtes toujours minutieuses, on découvre des lieux aujourd’hui disparus ou modifiés avec le temps, et on est immergé dans la manière de vivre de l’époque : les agents de police qui font la circulation, la vie dans les petits bistrots de quartier, la vie monotone des femmes au foyer…
Enfin, regarder Les enquêtes du commissaire Maigret est l’occasion de suivre les premiers pas de grands noms du cinéma grâce à la présence d’une foule de guests tels que Jean-Pierre Bacri, Michel Blanc, Gérard Depardieu, Michel Galabru, Jean-Pierre Castaldi, André Dussolier, Roland Giraud et même Patrick Bruel !
POUR ALLER PLUS LOIN SUR MADELEN
- Maigret, Portrait souvenir
- Radioscopie - Jean Richard (audio)
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