ÇA PARLE DE QUOI ?
Un policier enquêtant sur un meurtre se retrouve pris dans une bataille entre le monde invisible et un royaume souterrain peuplé de créatures mythiques.
"La Cité invisible", crée par Carlos Saldanha - Disponible sur Netflix à partir du 5 février 2021 - Épisodes vus : 2 sur 7
ONCE UPON A TIME… IN RIO
Si le nom de Carlos Saldanha vous est familier, c'est que vous avez regardé les deux opus de Rio, films d'animation qu'il a réalisés pour le compte du studio Blue Sky, à qui l'on doit notamment L'Âge de Glace. Dès 2013, le Brésilien comptait passer aux prises de vues réelles avec l'adaptation du roman graphique "Rust", mais le projet n'a toujours pas vu le jour et c'est l'année suivante, grâce à "Pas de deux", son segment du film à sketches Rio, I Love You (inédit dans nos salles), qu'il a dirigé pour la première fois des acteurs de chair et d'os. Après un retour vers les images de synthèse grâce à Ferdinand, il revient au live action avec La Cité invisible, série dont il n'est "que" le créateur et le producteur délégué, la mise en scène des sept épisodes de la saison 1 étant assurée par Luis Carone et Julia Pacheco Jordao.
Même s'il n'est pas derrière la caméra, on retrouve dans le show quelques-unes des obsessions de Carlos Saldanha, qu'il s'agisse de son amour du Brésil ou des messages écologiques que l'on retrouvait déjà dans Rio. "La ville a grandi et la forêt rétréci", explique un vieil homme aux enfants à qui il vient de raconter sa rencontre avec une créature datant de sa jeunesse et qui sert de scène d'ouverture au premier épisode. Une entrée en matière efficace et intrigante, qui pose les bases de cette histoire dans laquelle un policier enquête sur un meurtre et se retrouve confronté à diverses manifestations étranges (un dauphin rose échoué sur la plage alors qu'il n'y en a pas un seul dans cette partie du pays) dans une zone où la nature est menacée par le projet d'un promoteur immobilier. Se pourrait-il qu'il y ait un lien avec la mort de son épouse, survenue un mois auparavant ? Et que les mythes de son pays soient vrais ?
Pour qui a lu le synopsis, la réponse à la deuxième question est évidente. Mais le récit lève progressivement le voile sur les personnages (et notamment ce petit groupe secret qui semble doté de pouvoirs) en faisant preuve d'efficacité dans des épisodes relativement courts (le plus long dure 40 minutes) et qui vont à l'essentiel. Les deux premiers font même figure d'introduction avant que le héros ne soit, littéralement, plongé dans un autre monde le temps d'un voyage irréversible qui, nous promet-on, le changera à jamais. Physiquement et psychologiquement, puisque sa vision des légendes de son pays ne sera plus jamais la même. Et c'est là l'une des grandes forces de cette Cité invisible : sa manière de revisiter le folklore brésilien au sein d'un récit où policier et écologie se marient dans un grand élan fantastique, avec des effets spéciaux utilisés avec parcimonie. Au début du moins.
Car les choses pourraient changer par la suite alors que l'écart entre réel et surnaturel devrait se réduire et les masques, logiquement, tomber. Pour le moment, nous avons fait connaissance avec le Curupira (protecteur de la jungle qui s'en prend à ceux qui lui veulent du mal) alors qu'une chanson a fait mention de la Cuca, équivalent local du monstre chargé de punir les enfants qui ne sont pas sages. Peut-on s'attendre à le voir apparaître d'ici la fin de la saison 1, alors que l'on nous annonce la présence de démons ? Quelles découvertes attendent le héros dans sa quête ? Va-t-il apprendre que son épouse était, elle aussi, l'une de ces créatures ? Et combien de temps vous faudra-t-il pour vous ruer sur internet pour vous renseigner sur le folklore évoqué dans La Cité Invisible ? Réponses depuis le 5 février. Sur Netflix et/ou en ligne.