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    Jean-Louis Trintignant : quand l'acteur se la jouait Clint Eastwood dans un western
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Jean-Louis Trintignant fête ce 11 décembre ses 90 ans. Un acteur à la carrière riche et variée, à tel point qu'il a tourné un western en Italie, dans lequel il interprétait un pistolero muet devant la caméra de Sergio Corbucci ("Django").

    En 1968, alors que le western italien (surnommé "spaghetti" par ses détracteurs) bat son plein, Jean-Louis Trintignant va franchir le pas et tourner avec Sergio Corbucci. Ce dernier est auréolé du succès de Django, et les personnages de pistoleros taciturnes sont à la mode depuis l'Homme sans nom peu loquace joué par Clint Eastwood dans la "trilogie du dollar" d'un autre Sergio, Leone. Corbucci pousse plus loin le curseur et propose cette fois-ci un flingueur... muet !

    Le Grand Silence
    Le Grand Silence
    Sortie : 27 janvier 1969 | 1h 46min
    De Sergio Corbucci
    Avec Jean-Louis Trintignant, Klaus Kinski, Frank Wolff
    Spectateurs
    4,0
    Streaming

    Cela donne son titre au film : Le Grand Silence (Il grande silenzio). On y suit l'histoire de Silence, un pistolero, qui arrive un jour d'hiver dans un petit village. Le shérif est complètement dépassé et laisse des chasseurs de primes menés par un certain Tigrero faire la loi. Les habitants décident d'engager le nouveau venu pour qu'il mette fin à cette situation. Un western nihiliste où aucune once d'espoir ne transparaît, ne proposant qu'une histoire noire et rouge sang, prenant place dans une neige immaculée. Le tout sur une musique incroyable du maestro Ennio Morricone. Quant à Trintignant, il oppose à la froideur et l'ironie de Klaus Kinski (qui joue Tigrero) un minimalisme qui renforce la puissance et la stature de son personnage.

    L'univers du film (et plus généralement le western italien) inspirera une bande-dessinée au dessinateur et auteur Yves Swolfs, Durango, dont le héros est fortement influencé par celui incarné par Trintignant dans Le Grand Silence. Ce dernier inspirera aussi une série japonaise, Oshi samurai: Kiichi Hôgan, diffusée de 1973 à 1974.

    Soleil

    Et Trintignant n'est pas le seul acteur français à avoir tourné des westerns en Italie. Dès l'année suivante, Johnny Hallyday viendra lui aussi tourner avec Sergio Corbucci Le spécialiste, dans lequel il porte une cotte de mailles ! Citons également l'un des précurseurs, Robert Hossein, qui en réalisera deux : Le goût de la violence (en 1961) et Une corde, un colt (en 1969) avec au casting son "Angélique" Michèle Mercier et Serge Marquand. Ce dernier jouera aussi dans Les Chercheurs d'or de l'Arkansas ou (en tout petit rôle) dans Trois cavaliers pour Fort Yuma avec Giuliano Gemma.

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