De quoi ça parle ?
Accusé encore ado de l'assassinat d'un policier de Boston, Sean K. Ellis se bat pour prouver son innocence, révélant la corruption et le racisme systémique de la police.
22 ans derrière les barreaux
Le quatrième procès est une nouvelle série documentaire, de type true crime, à découvrir depuis quelques jours sur Netflix. Elle s’attaque à un sujet d’actualité et l’aborde à travers l’histoire de Sean Ellis, un Afro-amércain emprisonné pendant 22 ans pour le meurtre d’un agent de police. Relâché dans l’attente d’un nouveau procès, le quatrième donc, il nous raconte face caméra sa mésaventure.
Une affaire qui n’est pas sans rappeler celle des Central Park Five, portée à l’écran par Ava DuVernay dans la série Netflix Dans leur regard, qui s’était déroulée trois ans plus tôt à New York. Même si ces deux histoires se déroulent à deux endroits différents et qu’elles ne relèvent pas du même crime, la toile de fond est la même : Sean Ellis s’est retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment, et il a été victime du racisme qui gangrène la société et la police américaine. Cette série documentaire va plus loin en démontrant à quel point la police locale a été (est encore ?) gangrenée par la corruption et qu’elle a cherché à boucler l’affaire au plus vite en chargeant le jeune homme de 19 ans avec de faux témoignages. Si la narration prend clairement parti pour l’accusé, elle ne répond malheureusement pas à toutes les questions : au spectateur donc de se faire son propre avis face aux preuves récoltées.
Le quatrième procès se découpe en 8 épisodes de 50 minutes et saura vous tenir en haleine, au rythme des révélations, en tirant petit à petit le fil de l’histoire. La série est co-produite par Gaumont et Jean-Xavier de Lestrade. Le réalisateur française oscarisé s’y connaît dans le genre du true crime. Il avait livré en 2014 un documentaire intitulé Soupçons sur l’affaire Michael Peterson, un auteur américain de romans policiers jugé pour avoir assassiné sa femme en la poussant dans l’escalier.