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    Les Noces funèbres sur Netflix : 8 choses à savoir sur le conte macabre de Tim Burton
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Alors qu'il fête ses 15 ans et vient d'arriver sur Netflix, retour sur "Les Noces funèbres", le film d'animation signé Tim Burton et Mike Johnson, à travers 8 infos à savoir.

    Warner Bros. Pictures

    LE PREMIER LONG MÉTRAGE ANIMÉ RÉALISÉ PAR TIM BURTON

    On lui en attribue souvent l'entière paternité. A tort. S'il en a écrit l'histoire et que les personnages sont nés dans son esprit, Tim Burton n'a pas réalisé L'Étrange Noël de M. Jack, puisque l'on doit la mise en scène à Henry Selick, qui s'illustrera ensuite avec Coraline ou encore James et la pêche géante, dont le producteur n'est autre que… Tim Burton. Les Noces funèbres est donc le premier long métrage animé que l'on doit vraiment à ce dernier, qui s'était fait la main sur plusieurs courts (dont Vincent, sur sa fascination pour l'acteur Vincent Price) lorsqu'il travallait pour Disney, avec qui il remettra le couvert en 2012 pour les besoins de Frankenweenie. Notons qu'il dirige ici le film avec Mike Johnson, assistant animateur sur L'Étrange Noël… qui a ensuite travaillé sur Anomalisa de Charlie Kaufman.

    Les Noces funèbres
    Les Noces funèbres
    Sortie : 19 octobre 2005 | 1h 17min
    De Mike Johnson, Tim Burton
    Avec Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Emily Watson
    Presse
    4,2
    Spectateurs
    4,0
    Disponible sur MAX

    BONS BAISERS DE RUSSIE

    C'est à la fin de la production de L'Étrange Noël de M. Jack que le projet a commencé à germer dans l'esprit de Tim Burton. Lorsque le superviseur du storyboard, Joe Ranft, lui a fait lire un conte du XVIIe siècle issu du folklore juif qu'il pensait parfaitement adapté à son cinéma. Inititulé "La Mariée morte" (et "The Finger" en anglais), il se déroule en Russie et raconte l'histoire d'un jeune homme sur le point de se marier, qui répète la cérémonie à venir en passant la bague sur une branche qui ressemble à un doigt. Et se révèle appartenir au cadavre d'une femme en robe de mariée, qui revient dans le monde des vivants et pense être liée au héros. Un postulat de départ que le réalisateur respecte, en déplaçant l'action dans l'Angleterre victorienne, avant de rajouter une visite dans l'univers des morts.

    DOUBLE AGENDA

    S'il a commencé à y songer pendant les années 90, il a fallu patienter une décennie avant que le projet n'entre en production. Au même moment, à peu près, que l'adaptation de Charlie et la chocolaterie que Tim Burton réalisait pour le compte de la Warner qui a également produit et distribué Les Noces funèbres. Bien aidé par Mike Johnson sur ce dernier, le metteur en scène a quand même dû superviser deux longs métrages en même temps, au même titre que son compositeur attitré, Danny Elfman. Ou certains de ses acteurs que l'on retrouve au générique des deux opus, et ont parfois été contraints de tourner dans Charlie et la chocolaterie le jour, avant d'aller faire leur travail de doublage le soir.

    VOIX FAMILIÈRES

    En prises de vues réelles comme en animation, Tim Burton aime travailler avec les mêmes acteurs. Ne vous étonnez donc pas de reconnaître les timbres de voix de Christopher Lee ou Michael Gough (l'Alfred Pennyworth de ses Batman, qu'il a retrouvé dans Sleepy Hollow), ou encore Albert Finney, qu'il avait dirigé dans Big Fish. Sans oublier ses comédiens fétiches de l'époque, dont il ne se séparait jamais : Johnny Depp, avec qui il travaillait pour la cinquième fois (mais la première dans le registre animé, où l'interprète d'Edward aux mains d'argent faisait ses grands débuts), et son épouse d'alors, Helena Bonham Carter, qui double la défunte mariée. De tous les principaux membres du casting, elle est d'ailleurs la seule à avoir dû passer une audition, et a patienté pendant près de deux semaines avant de savoir si elle avait le rôle, alors qu'elle côtoyait le cinéaste au quotidien.

    DE LA BAGUETTE AU MICRO

    Parmi le casting vocal original des Noces funèbres se cache également le plus fidèle des collaborateurs de Tim Burton : le compositeur Danny Elfman, qui a signé la bande-originale de seize de ses dix-neuf longs métrages (seuls Ed WoodSweeney Todd et Miss Peregrine lui ont échappé). Après avoir été la voix du héros de L'Étrange Noël de M. Jack, il prête ici la sienne à Bonejangles, squelette borgne, propriétaire et vedette du pub Ball and Socket dans le monde des morts, à qui l'on doit notamment la chanson festive "Remains of the Day".

    Un rôle que le compositeur a décroché… car aucun des candidats qui avaient passé une audition (entre 25 et 27 selon le principal intéressé) n'était parvenu à se démarquer de ses concurrents. Ce qui a donc profité à Danny Elfman, même si ce dernier a dû forcer son timbre de voix, pour coller au ton grave recherché pour Bonejangles.

    300

    Premier long métrage animé en stop-motion (image par image) tourné en numérique, Les Noces funèbres se compose de trente personnages tous dessinés par Tim Burton et qui ont nécessité quelques trois cents marionnettes pour prendre vie à l'écran dans des décors gigantesques, en sachant que chacune coûtaît la modique somme de 14 000 dollars. Parmi elles, on comptait notamment quatorze versions d'Emily, la défunte mariée, et une douzaine de Victor, le personnage principal.

    Si les personnages coûtaient aussi cher, c'est peut-être aussi parce que l'équipe des Noces funèbres a utilisé une technique jusqu'ici inédite au cinéma, avec des petits mécanismes dans les têtes de chacun que les animateurs pouvaient actionner à l'aide d'une clé leur permettant de changer instantanément l'expression de l'un des protagonistes, là où il fallait généralement remplacer bouches et visages pour y parvenir auparavant.

    Tim Burton et son équipe ont cependant eu recours à de l'animation par ordinateur à quelques rares moments : notamment quand le stop-motion ne permettait pas d'animer correctement le voile de la défunte mariée, décrit comme l'un des plus gros défis du film.

    RÉFÉRENCES CLASSIQUES

    Le stop-motion a, entre autres, été magnifié par la légende des effets spéciaux Ray Harryhausen (qui avait lui aussi donné vie à des squelettes, dans Jason et les argonautes), l'un des modèles de Tim Burton chez qui il a fait naître cette passion de l'animation image par image, et qui lui rend un hommage… musical. Le piano sur lequel s'entraîne Victor au début du film porte en effet la marque… Harryhausen.

    Warner Bros. Pictures

    Les plus observateurs auront également remarqué cet hommage à l'acteur Peter Lorre (M le maudit, 20 000 lieues sous les mers), dont on retrouve l'accent germanique et le regard plaintif dans le personnage de l'asticot niché dans l'orbite de la défunte mariée.

    TITRE PRÉMONITOIRE

    Vous connaissez la bande-originale par cœur ? Mais savez-vous qu'une chanson appelée "Erased" ("Effacé") avait été composée par Danny Elfman avant d'être, justement, supprimée du long métrage pour réduire sa durée, avant même que Johnny Depp ne puisse l'enregistrer ? Les plus grands fans de Tim Burton ont toutefois pu en découvrir une démo dans un coffret de CD sur sa collaboration avec le compositeur, paru en édition limitée en 2010. Si vous n'en faites pas partie, la voici.

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