AlloCiné : Comment définiriez vous la ligne éditoriale du mook FrenchMania ? En feuilletant votre premier numéro, on sent un vrai point de vue, un regard engagé aussi, avec des angles ou sujets plus rares dans la presse ciné-séries...
Ava Cahen et Franck Finance Madureira, fondateurs et rédacteurs en chef de FrenchMania : Merci ! Avec cette revue, on voulait sortir de l'actualité et de ses exigences pressées pour prendre du recul et porter un regard plus transversal sur la production française et francophone, ses enjeux, ce qui la dynamise, ce qu'elle ambitionne. On a choisi comme slogan "un regard amoureux" parce qu'on avait avant tout envie de parler du cinéma qu'on aime, de mettre en valeur le travail des artistes français et francophones d'hier, d'aujourd'hui et de demain. C'est pour cela qu'on a choisi de présenter certains de leurs travaux, le "moodboard" du prochain film de Sébastien Marnier, le journal de bord d'Antoine Reinartz, qui nous raconte son tournage de Petite Nature de Samuel Theis, ou encore le témoignage de Marlène Serour, directrice de casting, qui nous en dit plus sur son métier.
Dans ce premier numéro, on voulait aussi dire notre amour de deux cinéastes qui sont le socle de notre cinéphile, Claire Denis et Leos Carax, et parce qu'on s'intéresse de près aux oeuvres des jeunes réalisatrices et réalisateurs, on s'est rendu compte de la place que ces deux cinéastes avaient aussi dans leur coeur. Il y a dans FrenchMania des contenus inédits et originaux, des feuilletons aussi, sur les séries françaises, la parité dans l'industrie ou nos rapports aux écrans dans le futur par exemple.
Pourquoi un mook plutôt qu’un magazine « classique » ?
Nous avons tous les deux dirigé un temps le magazine Clap!, un magazine cinéma-série plutôt généraliste qui était vendu en kiosques, et ce circuit-là est très compliqué lorsqu'on est indépendant ou associatif. On a donc tiré plusieurs leçons de cette expérience, et très vite l'idée de faire une revue différente, un peu hybride, un mook, sans page de publicité, essentiellement tourné vers la production française et francophone, ça nous a semblé pertinent, parce qu'il y a des choses qui bougent, des talents qui émergent et donnent un nouvel élan, amènent de nouvelles réflexions, ils apportent un autre regard. On est sensible à cela et la forme du mook nous permettait d'envisager des récits au long cours.
Comment s'est passée l'élaboration de ce numéro qui sort dans un contexte très particulier, entre le séisme des César et la crise sanitaire ? Est ce que cela a eu une incidence sur le sommaire de ce premier numéro ?
Faire un premier numéro confiné, c'était une sacrée expérience, les montagnes russes... Ce sommaire, on l'avait en tête depuis des mois, l'actualité ne l'a pas tant bouleversé que ça, puis surtout, nous avons un site, frenchmania.fr, sur lequel nous traitons de l'actualité, à travers les sorties cinéma-séries et les grands événements, les festivals, les cérémonies de remise de prix, et on y trouve déjà, on l'espère, nos sensibilités, nos opinions critiques.
Des pistes pour le sommaire du numéro 2 ? Pour quand visez vous la sortie ?
La revue est bi-annuelle, le deuxième numéro paraîtra en mars 2021 donc. On accompagne ainsi les saisons, automne-hiver, printemps-été, et chaque couverture sera illustrée par Varham Muratyan qui est un artiste qu'on adore. On retrouvera la suite des feuilletons qui ont été lancés dans le numéro 1, la grande histoire des séries françaises par Xavier Leherpeur, années 80-90, par exemple, la suite du scénario en forme de cadavre exquis dont le premier acte a été écrit par Catherine Corsini. Pour le reste, on garde le secret !
French Mania, Éditions du Rocher, 18,90 €, disponible en librairies et en kiosques