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    Blood & Water sur Netflix : que vaut la série sud-africaine dans la veine d'Elite et de Gossip Girl ?
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    "Blood & Water", disponible sur Netflix depuis mercredi, raconte l'histoire d'une lycéenne persuadée d'avoir retrouvé la trace de sa sœur enlevée il y a 17 ans. Cette série ado dans la veine d'"Elite" et de "The Lying Game" mérite-t-elle le détour ?

    Netflix

    De quoi ça parle ?

    Une adolescente obtient son transfert dans le même lycée qu'une championne de natation qu'elle soupçonne d'être sa soeur, enlevée à la naissance 17 ans auparavant.

    Blood & Water, créée par Nosipho Dumisa

    Avec Ama Qamata, Khosi Ngema, Gail Mabalane, Thabang Molaba, ...

    Disponible depuis le 20 mai sur Netflix. 6 épisodes vus sur 6.

    À quoi ça ressemble ?

    Ça vaut le coup d'oeil ?

    Trois mois après la sortie de la série d'espionnage Queen Sono, c'est au tour de Blood & Water, deuxième série sud-africaine originale de la plateforme, de débarquer sur Netflix. Une nouveauté qui s'inscrit dans un genre très populaire - le teen drama - et s'adresse donc clairement aux fans de Riverdale, Elite, 13 Reasons Why, ou Pretty Little Liars, ces succès planétaires qui font déjà les beaux jours du géant du streaming. L'intrigue, imaginée par la réalisatrice et scénariste Nosipho Dumisa, s'intéresse à Puleng Khumalo, une lycéenne plutôt discrète de 16 ans qui ne supporte plus de voir sa famille enfermée dans la passé (ses parents fêtent chaque année l'anniversaire de leur fille aînée enlevée il y a 17 ans à sa naissance) et qui voit sa vie complètement chamboulée suite à une rencontre fortuite. En se rendant à une fête en compagnie de sa meilleure amie Zama, Puleng croise le chemin de Fikile "Fiks" Bhele, une championne de natation de 17 ans à qui tout réussit, et se persuade que celle-ci est sa soeur disparue. Parce que, soi-disant, elles se ressemblent beaucoup. Afin de trouver des réponses à ses questions, Puleng parvient alors à convaincre sa mère de l'inscrire au sein du prestigieux Parkhurst College, l'établissement privé qui accueille l'élite de Cape Town et où étudie Fikile. Le début d'une enquête dont elle ne ressortira pas indemne.

    Avec sa jeunesse dorée en uniformes et son héroïne dont la soeur a été enlevée, Blood & Water évoque autant Gossip Girl et Elite que des séries ados plus "méconnues" comme Finding Carter ou The Lying Game (diffusées respectivement sur MTV et ABC Family il y a quelques années). Le but principal de ce drame teinté de soap est évidemment de divertir sa cible privilégiée (les 15-35 ans) tout au long de ses 6 épisodes à grands coups de secrets, trahisons, et autres révélations plus ou moins What the Fuck, et il faut bien avouer que l'objectif est plutôt efficacement atteint. On ne s'ennuie pas une seconde devant la quête de vérité de Puleng, qui ne recule devant aucun mensonge, ni aucun stratagème (y compris le coup du bon vieux kit de test ADN commandé en ligne) pour parvenir à ses fins et découvrir si Fikile est bien sa soeur. Et tant pis si la série ne nous épargne pas certains clichés, comme celui de la lycéenne qui couche avec l'un de ses professeurs (en l'occurrence son coach de natation), et quelques scènes de sexe un peu racoleuses qui n'ont pas réellement d'intérêt. Si ce n'est lorgner du côté d'Elite ou d'Euphoria - l'esthétique et la profondeur en moins dans le cas de cette dernière.

    Netflix

    Bien que Blood & Water ait le mérite de montrer l'Afrique du Sud telle qu'elle est vraiment (loin de l'image qu'ont certainement encore trop d'Occidentaux) et de s'intéresser à un vrai sujet de société malheureusement encore trop d'actualité sur le continent africain - le trafic d'êtres humains - ce manque de profondeur se ressent un peu trop tout au long de cette première saison. Notamment lors des intrigues familiales de Puleng, qui peinent à faire transparaître les émotions de cette famille meurtrie depuis 17 ans, qui doit faire face à un nouveau scandale éclaboussant le père de l'héroïne. Ce sont réellement les histoires qui se déroulent au lycée, ou au sein de la bande d'ados emmenée par Fikile, qui font tout le sel de la série et nous plongent dans un binge-watch compulsif. Les relations les plus intéressantes nouées durant ces 6 épisodes sont indéniablement celle qui lie Puleng à Fikile, sa "possible" soeur, mais aussi l'amitié qui unit Puleng à Wade, le fils de la directrice de l'école, et son histoire d'amour naissance avec KB, avec qui elle partage un certain amour des mots (les deux ados citant autant Sylvia Plath que des stars du hip-hop ou du rap). Des personnages auxquels on s'attache et que l'on aimerait retrouver pour une saison 2, même si des réponses sont apportées dans le final.

    Blood & Water a beau manquer d'originalité dans son intrigue, elle s'impose tout de même comme un teen drama efficace qui possède tous les ingrédients pour trouver son public en France comme partout autour du globe. Et rien que pour la nouveauté qu'elle représente dans une offre peu habituée aux séries africaines, elle mérite donc le détour. Car ce n'est pas tous les jours que les adolescents sud-africains, qui ont eu aussi le droit d'être représentés à l'écran, sont mis en avant dans une série ayant toutes les cartes en main pour rayonner à l'international grâce aux moyens de Netflix. Au même niveau, ou presque, qu'un Riverdale ou un Elite (la promotion de masse en moins).

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