Les adeptes de films d'horreur et d'humour noir seront probablement d'accords : pour oublier la triste période du confinement, quoi de mieux que de se (re)plonger dans l'une des franchises les plus populaires et jubilatoires du cinéma de genre, celle de Destination Finale ? Cela tombe bien, l'intégralité de la saga est disponible sur la plateforme de streaming d'Amazon Prime Video. En attendant le nouveau film qui viendra s'ajouter à la liste - un reboot est actuellement en préparation -, il est temps de se rafraîchir la mémoire en classant chaque volet, du plus mauvais au plus réussi.
5. Destination Finale 4 (2009)
En 2009, les films en 3D commencent à envahir les écrans. Quelques mois avant l'immense succès d'Avatar, de James Cameron, c'est la saga Destination Finale qui invite les spectateurs à enfiler leurs lunettes pour une expérience cinématographique "inédite". Le film s'ouvre sur une course de NASCAR qui, après une série d'incidents, vire au cauchemar. Victime d'une vision, Nick (Bobby Campo), ses amis, et quelques inconnus parviennent à s'échapper des gradins au dernier moment. S'ils se croyaient tous tirés d'affaire, le destin va finalement en décider autrement. Réalisé par David R. Ellis, déjà aux commandes du très bon second volet, Destination Finale 4 aurait pu être un spectacle visuel et sanguinolent, tirant profit de sa technologie innovante pour offrir des mises à mort intéressantes. Il n'en est rien. Quelques bonnes idées - la scène de l'escalator et celle du lavage automatique par exemple - se perdent dans un nuage d'effets numériques ridicules, qui ont aujourd'hui très mal vieillis. Malheureusement, on ne peut pas non plus compter sur le casting assez médiocre qui élève le film au rang de nanar. Même l'accident principal rate le coche. Surtout populaires aux États-Unis, les courses de NASCAR ne sont pas aussi rependues que les trajets en voiture ou les voyages en avion, ce qui empêche de créer un véritable effroi chez le spectateur. À oublier.
4. Destination Finale 5 (2011)
Deux ans après un opus catastrophique, on ne savait plus trop quoi attendre d'un nouveau Destination Finale. Avec une ambiance plus sombre, ce film - toujours en 3D - décide de jouer sur la peur du vide et l'insécurité que peuvent provoquer les ponts suspendus. En déplacement avec ses collègues de travail, tous regroupés dans le bus de l'entreprise, Sam (Nicholas D'Agosto) réussit à sauver une poignée de personnes d'un terrible effondrement. Le schéma se répète : pour les survivants, une course contre la Mort va se jouer pour rester en vie. Supérieur au quatrième, ce Destination Finale 5 n'est pourtant pas exempt de défauts. Les acteurs, notamment Nicholas D'Agosto, peinent à convaincre, tout comme les effets spéciaux, parfois trop visibles. Néanmoins, le film tente quelques pistes intéressantes et emprunte à certains moments les codes du thriller. Même si les corps ont tendance à se découper aussi facilement que du chewing-gum, les séquences horrifiques parviennent de nouveau à divertir. De ce Destination Finale 5, on retiendra surtout la scène finale. Inattendue, bien amenée, et un beau clin d'œil destiné aux fans de la saga.
3. Destination Finale 2 (2003)
Suite directe du premier film, Destination Finale 2 se situe un an après et démarre avec un atroce carambolage. Kimberly (A.J. Cook), qui s’apprêtait à partir en week-end avec ses amis, a une prémonition de l'accident de la route et réussit à éviter la mort à certains automobilistes. Mais la Mort les poursuit et va s’en prendre à chacun des survivants. Pour conjurer ce dessein fatal, Kimberly va demander de l’aide à Claire (Ali Larter), seule survivante du crash du vol 180, dans le premier Destination Finale. Plus sombre que son prédécesseur, Destination Finale 2 enchaine les morts sordides et plus proches d’accidents domestiques saugrenus qui accentuent le caractère inévitable des décès. Beaucoup de clins d’oeil et de liens cachés avec le premier volet sont glissés dans cet opus, dans lequel la Mort décide d’ôter la vie des survivants dans le sens inverse de l’ordre dans lequel ils auraient dû mourir. Très efficace, absurde et sarcastique, Destination Finale 2, réalisé par David R. Ellis, prolonge plutôt bien la narration du volet inaugural de la saga.
2. Destination Finale 3 (2006)
Après avoir joué sur les peurs des accidents de transports dans les airs et sur la terre, le troisième volet de la saga Destination Finale renouvelle son propre genre en emmenant le spectateur dans un lieu censé être récréatif : le parc d’attractions et plus précisément, les montagnes russes. Ce manège à sensations va être le théâtre d’une prémonition pour Wendy (Mary Elizabeth Winstead) qui va anticiper la mort de ses camarades de classe. Alors que certains sortent du roller coaster à temps, les autres périssent dans un accident. La Mort frappe alors une troisième fois et va pourchasser Wendy et les autres survivants jusqu’à ce qu’il n’en reste aucun. Plus fun que les deux premiers Destination Finale, ce troisième film marque un tournant dans la saga avec une modernité bienvenue, de tous nouveaux personnages et surtout le retour du duo James Wong et Glen Morgan, respectivement réalisateur et scénariste du premier volet, à la mise en scène. Alors que les deux autres chapitres de Destination Finale s’inscrivaient dans un registre plus dramatique, Destination Finale 3 ose une ambiance plus pop et décalée avec des morts aussi sordides qu’hilarantes, en témoigne le décès d’Ashley et Ashlyn dans un salon d’UV.
1. Destination Finale (2000)
Fin des années 90, le cinéma américain connaît une vague de slashers pour adolescents. Une tendance ressuscitée par Scream, sorti en 1996, et qui rapporte gros. Au milieu de tous ces films, le scénariste Jeffrey Reddick propose une idée originale, prévue initialement pour un épisode de la série culte X-Files : Aux frontières du réel. Tout commence avec un voyage scolaire. Le jeune Alex (Devon Sawa) s'apprête à prendre l'avion, destination l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, en France. À bord, entouré de ses camarades et de ses professeurs, il imagine l'engin se crasher en plein vol. Horrifié, il parvient à sortir et entraîne, dans un mouvement de foule, certains de ses amis. L'appareil décolle et explose dans le ciel. Sauvé par sa prémonition, Alex ne sait pas encore qu'une lutte contre la Mort vient de commencer. Devenu culte, Destination Finale reste encore aujourd'hui un des meilleurs slashers de sa génération. Contrairement aux films qui suivront, le ton est ici beaucoup plus sérieux et les morts, bien que moins impressionnantes, jouent la carte du réalisme. Le casting, quant à lui, y est convaincant et parvient sans mal à créer de l'empathie chez les spectateurs, en particulier pour le héros, interprété par l'ex-enfant star, Devon Sawa. Impossible de ne pas mentionner l'apparition de Tony Todd, éternel Candyman, dans la peau d'un étrange embaumeur et le travail de la compositrice Shirley Walker. On lui doit le thème musical du film, efficace et inquiétant, joué durant le générique de début et repris par la suite dans les autres films.
(Re)découvrez la bande-originale de "Destination Finale 5", dernier film en date :