Le Catcheur masqué
Disponible sur Netflix - A partir de 10 ans
Leo Thompson, un garçon de 11 ans, découvre un masque magique de catcheur qui décuple sa force et lui permet de participer à une compétition de la WWE. Avec l'aide de sa grand-mère, Leo va tout faire pour réaliser son rêve de triompher sur le ring. Mais, un enfant peut-il rivaliser avec des colosses pour remporter le titre de champion ?
AlloCiné : Présentez-nous ce film et votre rôle ?
Tichina Arnold : Le Catcheur masqué est réalisé par Jay Karas. Je joue le rôle de la grand-mère d’un jeune garçon, Leo Thompson, interprété par le talentueux Seth Carr et qui est passionné de catch. Il adore notamment les catcheurs de la WWE. C’est un geek et il n’est pas vraiment populaire à l’école. Certains élèvent le harcèlent jusqu’au jour où il trouve un masque de catch qui lui donne des super pouvoirs : en mettant le masque il devient le lutteur "Kid Chaos". Même si au départ, je n’étais pas folle de joie de jouer le rôle d’une grand-mère, je trouve au final que le film est plein d’humanité et parfait pour toute la famille. C’est un honneur d’en faire partie.
C’est intéressant de voir que le film s'adresse à toutes les familles, qu’elles soient "mixtes" comme dans le film ou non.
Absolument ! Je suis une Afro-Américaine, ainsi que mon petit fils Leo. Mais son père est blanc. Sa mère, noire a quitté le nid familial. C’est une situation de plus en plus fréquente aux Etats-Unis et, il me semble, également en Europe. J’aime que l’on n’en fasse pas tout un plat et qu'on présente cette famille américaine comme n'importe quelle famille. Nous, les adultes, on en fait toujours des montagnes de voir des couples mixtes mais pas les enfants : ils ne veulent que jouer entre eux, qu’ils soient blancs, noirs, asiatiques ou autres. Et quand ils regardent la télé, ils ne veulent voir que de bons films ou des bonnes séries. Ils se fichent de la couleur de peau.
Etiez-vous une fan de catch et de la WWE avant de faire ce film ?
Tout à fait ! Je suis fan de catch depuis ma jeunesse. Tous les samedis après-midi, je regardais avec ma soeur tous les matchs qui étaient disponibles à la télé. Nous regardions, à la suite, des matchs de catch, une émission musicale intitulée Soul Train et la série Kung Fu avec David Carradine.
Quels étaient vos catcheurs préférés et ceux que vous aimez aujourd’hui ?
Celui qui m’a donné la passion du catch c’est André le Géant ! Je ne savais pas qu’un être humain pouvait être aussi gigantesque ! C’était impressionnant pour la petite fille que j’étais. Aujourd’hui, j’adore Kofi Kingston avec qui j’ai travaillé sur le film : il fait un petit cameo à la fin. J’aime aussi Babatunde Aiyegbusi qui joue le rôle du méchant, Samson. C’est fabuleux de voir que ces hommes qui semblent être de grosses brutes sont en fait des ours adorables au quotidien. Pendant le tournage, nous n’avons pas arrêté de blaguer et de nous amuser.
Comment expliquez-vous que le catch soit si populaire, surtout auprès des enfants ?
Je crois que cela permet aux enfants, qui sont plein d’énergie, de se défouler sans tomber dans la vraie violence, celle des armes par exemple. Les enfants savent que ces combats ont un côté fantaisiste, qu’il y a une notion de chorégraphie et que personne ne se fait vraiment mal. Juste quelques bleus et côtes cassées ! (Rires) Et puis le catch leur donne un sens de la discipline et des règles à suivre. Car, comme tout sport, il y a des règles bien précises. C’est donc une bonne éducation pour les enfants. Pour leur faire comprendre que, dans la vie, il faut suivre certaines règles, être discipliné et travailler dur pour arriver à ses fins, que ce soit sur un ring de catch ou dans un autre lieu de travail. Comme tout autre sport, le catch montre aussi que l’on peut tous travailler ensemble, quel que soit notre milieu culturel, notre classe sociale, notre croyance religieuse...
Nous avons beaucoup parlé catch, mais quels sont les autres thèmes qui vous tiennent à coeur dans ce film ?
Le thème de la famille ! C’est vraiment ce qui compte dans la vie : être solidaires les uns des autres au sein d’une même famille. Il y aussi le sujet du harcélement à l’école, ou sur les réseaux sociaux. C’est tellement triste de voir combien d’enfants en sont victimes, qu’ils vivent aux Etats-Unis, en France ou ailleurs. Et puis, évidemment, ce film montre que vous pouvez donner des ailes à vos rêves si vous êtes honnête avec vous-même et si vous travaillez dur. Dans la vie, vous n’avez aucune limite : voiloir, c'est pouvoir. Il faut rêver grand dans la vie et se donner les moyens d’y arriver. Au final, c’est aussi un film qui montre qu’il ne faut jamais se fier aux apparences, qu’il ne faut pas juger un livre par sa couverture, un autre être humain par la perception, souvent fausse, qu’il ou elle semble projeter. Il faut toujours donner une chance à l’autre et par là se donner une chance à soi-même.
Si vous pouviez être une catcheuse, qu’elle serait votre nom et à quoi ressemblerait votre costume ?
Je ne sais pas vraiment à quoi ressemblerait mon costume mais il aurait les couleurs bleu et mauve car ce sont mes couleurs préférées. Dans tous les cas, je ne porterais pas un costume spandex trop à l’étroit afin de ne pas révéler mon estomac ! Et mon nom serait TeaTan, comme Titan mais avec le "Tea" pour thé, car j’adore boire du thé. Et mon pouvoir serait de changer les pensées des gens. Il faut vraiment changer les relations entre nous, notre état d’esprit et nous rendre compte que nous formons une grande famille nommée Humanité. Enfin n’oublions pas : si j’étais une catcheuse je serais la femme noire la plus forte des Etats Unis ! (Rires)