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    The Mandalorian : les influences de la série Star Wars
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    "The Mandalorian" s'inspire de plusieurs genres et œuvres cinématographiques, assez diverses mais toutes cohérentes. Petit passage en revue des films qui ont inspiré la première série live Star Wars.

    Lucasfilm

    Baby Cart

    A l'origine de Baby Cart, il y a un manga de Kazuo Koike et Goseki Kojima, qui a inspiré six films qui font aujourd'hui référence et qui ont pourtant été un peu oubliés. La saga des Baby Cart est l'influence principale de la série The Mandalorian. On y suit un samouraï ronin (sans maître) voyageant avec son fils dans un berceau à roulettes. Ensemble, ils vont vivre mille aventures alors que le ronin prépare sa vengeance. Tournées entre 1972 et 1974, ces six films mettront en vedette Tomisaburô Wakayama, qui joue presqu'un fantôme (il se considère comme un démon) et joue de façon mutique.

    Impossible de ne pas voir dans ce banni et son enfant un parallèle avec le Mandalorien sans clan et "Baby Yoda", ce petit alien dont il décide de prendre soin de lui-même, au point parfois de s'en occuper comme d'un fils. Le berceau à roulettes est remplacé par un petit berceau flottant, mais les enjeux et les silhouettes des héros sont les mêmes. Un homme, un enfant.

    La comparaison s'arrête là cependant, car si la réalisation de Kenji Misumi pour Baby Cart était gore et quasi expérimentale par moments, on ne trouvera bien sûr pas trace d'une telle violence dans Mandalorien, qui s'adresse à tous les publics.

    Le western

    Il serait un peu facile de simplement dire ce qui relève de l'évidence sans rentrer dans les détails. Si la série est sous très forte influence western, elle n'est pas inspirée par tous les westerns. Sa référence principale est celle de l'Homme sans nom, personnage récurrent de la "trilogie du dollar" de Sergio Leone : Pour une poignée de dollarsEt pour quelques dollars de plus et Le Bon, la brute et le truand. On retrouve effectivement dans Mandalorien l'aspect stoïque et mutique des héros léoniens. De la même façon, on peut voir dans l'apparente absence de moralité du chasseur de primes une référence ciblée aux personnages d'Et pour quelques dollars de plus joué par Clint Eastwood.

    Par ailleurs, on peut voir des références à d'autres westerns comme par exemple à La Horde sauvage dans la fusillade d'hacienda du pilote de la série, mais aussi de 3h10 pour Yuma ou de certains des épisodes d'Au nom de la loi, la série dans laquelle Steve McQueen incarnait un chasseur de primes. Le Mandalorien est certes un chasseur de primes, mais il prend grand-soin de ses "proies" et décide même d'en protéger certaines des autorités qui ont demandé leur tête (Baby Yoda). Comme le Josh Randall de la série CBS.

    François Duhamel /Lucasfilm L / CBS

    Enfin, les décors majoritairement désertiques montrés par la série font écho au paysage de la Monument Valley, région chère aux westerns de John Ford, qui y tourna La Charge héroïque mais aussi Les Cheyennes, de La Chevauchée fantastique au Massacre de Fort Apache, avec un détour par La Prisonnière du désert et La Poursuite infernale. On reverra également ces montagnes rocheuses rouges pour les besoins de deux scènes d'un autre monument du western : Il était une fois dans l'Ouest... de Sergio Leone. La boucle est bouclée.

    Les samouraïs

    Star Wars a toujours été influencé par le chanbara et l'art du sabre connu sous le nom de kenjutsu par le concept même de Jedi et de sabre laser. Dans Mandalorien, c'est un film en particulier qui peut être vu comme une source d'inspiration pour la série Disney+ : Yojimbo (1961). Réalisé par Akira Kurosawa, ce film est centré sur un garde-du-corps qui va s'insinuer au coeur de la lutte entre deux clans rivaux et ce faisant, les détruire.

    Devenu un archétype, le Yojimbo est incarné par Toshirō Mifune qui en fait un personnage taiseux et un redoutable combattant. Jouant un double-jeu, il mise davantage sur la tactique et la ruse. Le garde-du-corps arrive d'ailleurs de nulle part, sans attache, règle le problème et repart. On retrouve dans ce modèle le personnage mystérieux qu'incarnera par Clint Eastwood dans Pour une poignée de dollars. Leone sera même visé par un procès pour plagiat émanant de Kurusawa, et la justice donnera gain de cause au cinéaste japonais.

    D.R.

    Mad Max

    The Mandalorian se déroule quelques années après les événements du Retour du Jedi, l'Empire a chu et l'Alliance rebelle n'a pas instauré de gouvernement à l'échelle galactique. L'épisode 5 montre notamment des casques de stormtroopers sur des pics pour marquer cette période. L'instabilité gouvernementale explique pourquoi le spectateur a le sentiment que l'univers de la série ressemble à celui de l'Ouest américain, sans foi ni loi.

    La saga Mad Max s'identifie au fait que dans un monde post-apocalyptique, le carburant est devenu rare dans un monde majoritairement désertique. Il est plusieurs fois mentionné dans Mandalorien que le carburant pour vaisseau coûte cher. Le créateur Jon Favreau confirme l'influence des films de George Miller sur sa série (via THR) : "Comment ça se passait sur Tatooine ? Que se passait-il dans la cantina ? Ces questions me fascinent depuis que je suis enfant et j'adore l'idée d'un Star Wars plus sombre et effrayant, l'aspect Mad Max de Star Wars".

    L'aspect anti-héros de Max peut aussi faire penser à celui de Mando, qui refuse toute alliance ou compromission. Tous deux sont de fervents individualistes que les circonstances vont pousser à s'ouvrir aux autres.

     

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