DE QUOI ÇA PARLE ?
Lily Chan vit une histoire d'amour épanouie avec Sergei, tous les deux ingénieurs brillants en informatique. Alors que le jeune homme est promu en rejoignant une compagnie annexe à la société Amaya, il est retrouvé mort, immolé par le feu, quelques heures plus tard. Sa petite amie ne croit pas à un suicide et compte bien découvrir la vérité derrière cette étrange société, nommée Devs...
Devs, écrit et réalisé par Alex Garland, avec Sonoya Mizuno, Nick Offerman, Jin Ha...
Disponible dès le 6 mars sur Canal+ - Épisodes vus : 2
À QUOI ÇA RESSEMBLE ?
C'EST AVEC QUI ?
C'est une habituée de l'univers d'Alex Garland. Après être apparue dans Ex Machina et Annihilation, Sonoya Mizuno occupe cette fois le rôle principal, Lily, une jeune femme bien décidée à enquêter sur la disparition de son petit ami. Elle est entourée de Karl Glusman (The Neon Demon, Nocturnal Animals), Alison Pill (American Horror Story, Milk), Stephen Henderson (Lady Bird, Lincoln), ou encore la jeune Cailee Spaeny, révélée dans Sale temps à l'hôtel El Royale. Dans la peau de Forest, le directeur de la dangereuse société Devs, on retrouve Nick Offerman avec une partition sombre et inquiétante, loin de son célèbre personnage dans la série Parks and Recreation, Ron Swanson.
ÇA VAUT LE COUP D'ŒIL ?
Deux ans après la sortie mouvementée d'Annihilation (le film avait été abandonné par la Paramount pour le marché international, avant d'être sauvé par la plateforme Netflix, NDLR), Alex Graland fait ses premiers pas à la télévision. Devs, c'est le nom de cette série portée à bout de bras par l'auteur qui a créé, scénarisé et réalisé les huits épisodes de cette saison. Pas de doute, les aficionados de science-fiction trouveront leur compte dans cette histoire 100% Garland et ce, dès les premières minutes. En quelques plans, on reconnaît instantanément le style du cinéaste qui avait su convaincre la presse et le public avec son Ex Machina, sorti en 2015.
Il faut dire que le metteur en scène s'est entouré de la même équipe que ses deux premiers longs-métrages. On retrouve ainsi le chef opérateur Rob Hardy, ou encore le chef décorateur Mark Digby. Épuré, futuriste et glacial, l'environnement dans lequel se déplace les personnages permet de rendre l'atmosphère de la série encore plus inquiétante et anxiogène. On y aperçoit, par exemple, des structures géométriques, constitués de glaces, une statue imposante et menaçante d'une petite fille, et une étrange pièce, celle de la société Devs, qui n'est pas sans rappeler le décor de Cube de Vincenzo Natali.
Si l'esthétique de la série est irréprochable, l'intrigue promet, de son côté, de belles surprises. Parler de Devs sans spoiler, c'est comme marcher sur un champ de mines tant l'œuvre d'Alex Garland enchaîne les rebondissements. Bien que la trame de "l'entreprise néfaste" ne soit pas totalement innovante - on pense, entre autres, à The Skulls ou La Firme de Sydney Pollack avec Tom Cruise -, on se laisse vite happer par ce thriller high-tech, malgré un rythme assez lent et quelques séquences bavardes. Autre point fort, la musique originale composée par Geoff Barrow, The Insects et Ben Salisbury. Ces derniers livrent une composition singulière, semblable à des chants d'église, qui donne un aspect très mystique à la série.
Pour finir, la distribution y est également très convaincante. Dans un rôle à contre-emploi, Nick Offerman réussit à installer un sentiment de malaise chez le téléspectateur, tout comme ceux qui l'entourent, d'Alison Pill à Zach Grenier (24 heures chrono, Fight Club). La vraie révélation se trouve du côté de Sonoya Mizuno qui, habituée aux seconds rôles, parvient à montrer l'étendu de son talent en jouant ici une héroïne charismatique et pour qui l'on ressent une empathie immédiate. Impossible de ne pas encourager ce genre de projet ambitieux et au concept original, reste à savoir, désormais, dans quelle direction se dirigera Devs au cours de ses prochains épisodes. Quoi qu'il en soit, Alex Garland semble bien parti pour étonner, une nouvelle fois, son monde.
Redécouvrez la bande-annonce de son précédent long-métrage, "Annihilation" :