Son parcours de cinéaste est intimement lié à Cannes. Comme Spike Lee le souligne lui-même dans sa déclaration à retrouver en intégralité ci-après, ce ne sont pas moins de sept "Spike joints" qui seront passés par la Croisette, de Nola Darling n’en fait qu’à sa tête en 1986 à BlacKkKlansman et son Grand Prix en 2018. C'est désormais au poste prestigieux de Président du Jury que le réalisateur, scénariste et producteur américain officiera durant la 73e édition du Festival, organisée du 12 au 23 mai 2020. Une joie, une surprise, une fierté pour cet auteur engagé, "première personne de la diaspora africaine (États-Unis) à assurer la présidence du Jury de Cannes et d’un grand festival".
Dans un communiqué, le Président du Festival Pierre Lescure et son Délégué Général Thierry Frémaux se réjouissent que le regard "précieux" de Spike Lee puisse nourrir la prochaine quinzaine, dont la sélection et le jury seront annoncés à partir de la mi-avril. "Cannes est une terre d’accueil naturelle et une caisse de résonance mondiale pour ceux qui (r)éveillent les esprits et questionnent chacun dans ses postures et ses convictions. La personnalité flamboyante de Spike Lee promet beaucoup."
Spike Lee, qui est par ailleurs le parrain des Misérables aux Etats-Unis pour l'exploitation américaine du film de Ladj Ly, succède au réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu, dont le Jury avait décerné la Palme d'Or à Parasite en 2019.
La déclaration de Spike Lee
Tout au long de ma vie, les événements heureux me sont arrivés de façon inopinée sans que je m’y attende. Quand on m’a appelé pour devenir Président du Jury de Cannes en 2020, je n’en suis pas revenu, j’étais à la fois heureux, surpris et fier.
À titre personnel, le Festival de Cannes (outre le fait qu’il soit le plus grand festival de cinéma au monde – sans vouloir offenser qui que ce soit) a eu un impact énorme sur ma carrière de cinéaste. On pourrait même aller jusqu’à dire que Cannes a façonné ma trajectoire dans le cinéma mondial.
Tout a commencé en 1986. Mon premier long métrage She’s Gotta Have It (Nola Darling n’en fait qu’à sa tête) a remporté le Prix de la jeunesse à la Quinzaine des Réalisateurs. Le film suivant, en 1989, Do the Right Thing, était en Sélection officielle, et en Compétition. Et je n’ai ici ni le temps ni la place pour décrire l’explosion cinématographique que cela a engendré et se fait encore sentir trente ans plus tard.
Puis Jungle Fever en 1991 en Compétition, Girl 6 en 1996 Hors Compétition, Summer of Sam en 1999 à la Quinzaine des Réalisateurs, Ten Minutes Older en 2002 au Certain Regard.
Et enfin la présence de BlacKkKlansman en 2018 en Compétition, où il a remporté le Grand Prix, est devenue la rampe de lancement de sa sortie en salles dans le monde entier et m’a valu de remporter l’Oscar du meilleur scénario.
Donc, pour ceux qui tiennent les comptes, cela fait sept "Spike joints" à avoir été sélectionnés.
Pour couronner le tout, je suis honoré d’être la première personne de la diaspora africaine (États-Unis) à assurer la présidence du Jury de Cannes et d’un grand festival.
La famille Lee remercie sincèrement le Festival de Cannes, Pierre Lescure et Thierry Frémaux, ainsi que le merveilleux public français qui soutient ma carrière cinématographique depuis quatre décennies.
Je porterai toujours dans mon cœur cette relation particulière.
Peace and Love,
SPIKE LEE
DA PEOPLE'S REPUBLIC OF BROOKLYN, NEW YORK.