De quoi ça parle ?
Famille ordinaire de la classe moyenne londonienne, les Mensahs voient leur fils projeté sous les feux des projecteurs. Alors qu'Isaac rentre tout juste des Etats-Unis, leur monde s'effondre lorsqu'il se fait jour que le jeune garçon a été sexuellement abusé sur le tournage d'un blockbuster Hollywoodien. Désemparés, les parents acceptent un dédommagement financier afin de passer sous silence l'affaire. L'argent suffira-t-il à effacer les dégâts ?
"Dark Mon£y". Mini-série en 4 épisodes diffusée les 6 et 13 novembre sur RMC Story (Canal 23 de la TNT). 4 épisodes vus sur 4.
ça vaut le coup d'oeil ?
Dans la lignée du mouvement #MeToo et plus particulièrement du documentaire glaçant Leaving Neverland enquêtant sur les accusations d'actes pédocriminels à l'encontre de Michael Jackson dévoilé en début d'année, la mini-série britannique Dark Mon£y propose un dérivé fictionnel tout aussi percutant. Car si l'affaire sordide de ce jeune garçon abusé par un puissant producteur racontée ici n'est pas directement inspirée d'une histoire vraie, contrairement à quelques bijoux récents de nos voisins anglais comme The Victim ou Three Girls, elle sonne extrêmement juste de bout en bout et correspond à n'en pas douter à des cas réels qui n'ont tout simplement pas été médiatisés.
Et pour cause : en échange d'une forte somme d'argent, les familles concernées sont réduites au silence et c'est ce processus destructeur que ces 4 épisodes denses montrent en détails, en creusant en parallèle les tourments des personnages principaux, en particulier ceux des parents, écrasés par la machine hollywoodienne. Ils sont déchirés entre la honte, la culpabilité et la colère, l'envie de protéger ce secret comme leur a demandé leur fils et celle de tout faire éclater au grand jour malgré les clauses de confidentialité signées trop vite pour que le coupable paye pour son crime. Le récit du parcours de la jeune victime, qui ne peut pas se reconstruire dans ces conditions, est bouleversant, jamais larmoyant. L'interprétation, comme souvent dans les séries anglaises, est sobre et de qualité. La fin n'est pas tout à fait à la hauteur, mais qu'importe : l'essentiel a été dit.