AlloCiné : Quelle a été votre approche sur cette adaptation ?
James Bobin (réalisateur) : Avec Dora et la cité perdue, on est proche et à la fois loin du dessin animé. Tout le monde connaît le monde de Dora en version animée, qui s'adresse aux plus jeunes. Mais cette fois-ci nous avons créé un film d’aventure pour toute la famille, des plus jeunes au plus âgés. Attendez-vous à être surpris par cette aventure qui propose de nombreux gags, rebondissements et scènes d’action !
Etiez-vous connaisseur de l'univers de Dora ?
Oui, ma fille a 12 ans et donc j’ai eu une vision approfondie du monde de Dora pendant qu’elle grandissait. C’était son dessin animé préféré. La grosse différence est que Dora a 16 ans dans notre adaptation pour le
grand écran. C’est donc une ado hors du commun, qui a l’esprit de la jeune Dora du dessin-animé, mais qui peut parler à une audience plus large et plus mure. Ce que j’aime, c’est que Dora est branchée sur la nature, sur les choses que l’on expérimente "pour de vrai" et qu'elle n'est pas accro aux réseaux sociaux et à son téléphone. C’est rafraichissant de voir une ado libérée de la technologie.
Que représente Dora pour vous, quel serait le message du film ?
Dora incite à rester honnête avec soi-même. Dans la vie, il faut arriver à determiner qui l’on est et ce que l’on veut faire, ensuite il faut s’accrocher et travailler dur pour arriver à s’accomplir. Le monde vous met tellement de pression pour appartenir à tel ou tel groupe, à vouloir vous fondre dans tel ou tel moule. Je pense qu’un personnage comme Dora, qui refuse de se faire manipuler, est un bon modèle pour la jeunesse d’aujourd’hui.
Est-ce plus dur de mettre en scène des Muppets, comme vous l'avez fait par le passé, ou un singe virtuel ?
C’est presque aussi dur de dompter le singe virtuel de Dora, Babouche, que les Muppets ! A chaque fois, la difficulté réside dans la création d’un personnage que tous les enfants adorent par voix du dessin animé. Il faut donc arriver à être fidèle au singe du dessin animé d’origine tout en lui donnant une dimension plus réaliste, presque vivante. Avec la technologie d’aujourd’hui, c’est incroyable ce que l’on arrive à faire.
Quelle a été la scène la plus compliquée à filmer ?
Une scène tournée entièrement sous l’eau dans un grand réservoir où l’on a submergé un décor pour donner l’impression que l'eau s'y engouffre. Sans aucun doute un tour de force technique pour toute l’équipe et les acteurs qui devaient rester des heures dans l’eau et apprendre à retenir leur respiration en apnée. Evidemment je ne vais pas m’étendre sur le danger de tourner en Australie où il y a tellement d’araignées et de serpents qui ne pensent qu’à une chose : vous faire la peau ! N’oubliez pas votre chapeau
quand vous vous baladez dans la jungle car c’est certain que vous aurez toute sorte de bestioles qui vous tombent dessus !
C’est le premier film de studios avec autant de stars latino-américaines : est-ce un signe que les choses changent à Hollywood ?
Absolument, un film comme celui-ci n’aurait pas pu exister il y a encore cinq ans. Aux Etats-Unis, nous vivons maintenant dans une société multi-ethniques où les Latino-Américains sont de plus en plus présents. Pas seulement au cinéma mais aussi dans le monde de la musique, de la mode ou de la politique.
Avant-première Dora et la Cité perdue : Isabela Moner, Eva Longoria et Michael Peña sur le tapis vert