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    Pour Claude Lelouch, "dans 10 ans, on ne tournera plus qu'à l'iPhone"

    Michel Gondry, Steven Soderbergh ou Claude Lelouch ont tourné des films avec l’iPhone. À l’occasion de la sortie du court-métrage Coup de bol de Johanna Benaïnous et Elsa Parra, découvrez les témoignages de cinéastes qui ont tenté l’expérience.

    La démocratisation du tournage avec l’iPhone

    Facile à prendre en main et moins encombrant qu’une grosse caméra, l’iPhone séduit de plus en plus de réalisateurs. De nombreux long-métrages filmés avec ce smartphone ont vu le jour ces dernières années, et certains cinéastes en deviennent même adeptes, à l’image de Steven Soderbergh qui a déjà tourné deux films avec l’iPhone. Le premier, Paranoïa, est un thriller qui a vu le jour en 2018. Le second, High Flying Bird, est un film de sport entièrement tourné avec l’iPhone 8 disponible sur Netflix depuis février 2019. Pour le réalisateur, la caméra de cinéma va peu à peu disparaître : "Nous sommes très proches du moment où il existera une caméra qui ne sera pas beaucoup plus grosse que votre téléphone, mais avec une puce de grande capacité", confiait-il au Parisien en 2018.

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    Steven Soderbergh n’est pas le premier à avoir fait l’expérience du smartphone. En 2017, Michel Gondry et son court-métrage Détour entièrement tourné avec l’iPhone 7 ont enflammé la toile. Il narre les péripéties d’un tricycle abandonné qui tente de retrouver ses propriétaires. Pour le réalisateur d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind, le tournage avec un smartphone était une grande première, comme il le disait à L’Obs à la sortie du film : "C'était nouveau pour moi de tourner avec cet appareil, mais on l'a quand même fait de manière professionnelle. […] Ça apporte une vraie légèreté."

    Plus récemment, Claude Lelouch a également rejoint le mouvement en tournant un tiers des scènes de son film Les Plus belles années d’une vie avec des iPhone X puis XS. La suite d’Un homme et une femme, qui était présentée hors compétition au 72ème Festival de Cannes, réussit la performance de mélanger des séquences prises avec une caméra traditionnelle avec certaines tournées avec l’iPhone, sans que le spectateur se rende compte de la différence. Le réalisateur culte est très emballé par cette manière de travailler : "La vision offerte par l'iPhone est celle qui se rapproche le plus de l’œil humain. Il me permet de filmer la vie comme je ne l'avais jamais filmée à ce jour !" (Grazia, le 20 mai 2019). Il est d’ailleurs convaincu que "dans 10 ans, on ne tournera plus qu'à l'iPhone !"

    Filmer avec plus de liberté

    Tous les cinéastes concernés sont d’accord pour dire que le tournage avec l’iPhone offre plus de liberté qu’avec une caméra traditionnelle. Sean Baker, le réalisateur de Tangerine, a raconté à AlloCiné les coulisses de tournage de son long-métrage filmé avec l’iPhone. "Nous avons tourné pendant 23 jours, ce qui est une durée normale. […] Le rythme était assez tranquille si bien que les acteurs étaient détendus lorsque nous étions sur le plateau. Nous n'étions pas intimidés et nous avons pu capturer la vie de la rue sans avoir besoin de l'annoncer." Une liberté de travail qui a payé, puisqu’il a remporté le Prix du Jury au Festival du Cinéma Américain de Deauville pour ce film !

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    Face à cet engouement pour cette technique de tournage, beaucoup de jeunes cinéastes choisissent de filmer avec l’iPhone. C’est notamment le cas de Johanna Benaïnous et Elsa Parra, les deux réalisatrices du court-métrage Coup de Bol. L’utilisation de cet appareil leur a permis de faire leur film sans contraintes de poids ou d’orientation, comme elles le racontent : "L’iPhone, on peut le mettre partout, on peut chercher des angles hyper originaux qu’on ne peut pas faire avec des caméras plus lourdes qui sont posées sur des trépieds de 50 kilos."

    Le film raconte l’histoire d’Oscar, un petit garçon qui n’aime pas la coupe au bol que vient de lui faire sa maman. Grâce à l’utilisation de smartphones pour le tournage, le jeune acteur qui incarne le héros n’a pas été gêné par une grosse équipe autour de lui, et a pu jouer en totale liberté de mouvement. Les réalisatrices, toutes deux passionnées de photographie et de vidéo aiment tenter de nouveaux projets ambitieux, à l’image de ce court-métrage. Pour elles, "le plus important, c’est de projeter des émotions sur des images, et l’iPhone est un très bon moyen de le faire !"

    Découvrez Coup de Bol, le court-métrage de Johanna Benaïnous et Elsa Parra :

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