AlloCiné : Beaucoup de spectateurs pensaient que l’histoire Toy Story s’était achevée en beauté avec le troisième film. Pourquoi avoir décidé d’en faire un quatrième ?
Josh Cooley (réalisateur) : L’idée est venue d’Andrew Stanton, le scénariste et le producteur délégué du film, qui a travaillé sur tous les Toy Story auparavant. Avant la sortie de Toy Story 3, il a écrit un traitement d’histoire mais n’en a parlé à personne, et à l’époque déjà le personnage de la Bergère faisait son retour. Quand nous avons commencé à discuter d’un quatrième volet, nous avons eu la même réaction que vous. La fin de Toy Story 4 était tellement parfaite, comment faire encore mieux ? Et surtout, pourquoi le ferions-nous ? Andrew a alors très bien résumé les choses : il nous a expliqué que la fin du 3 est la fin de l’histoire d’Andy, mais pas celle de Woody. OK, donc qu’est-ce qui attend Woody désormais ? Et c’est là que les choses sont vraiment devenues intéressantes. Nous connaissons Woody par coeur, mais désormais nous le retrouvons dans une chambre d’un enfant qui n’est pas Andy, et il n’est plus dans la position du jouet préféré. Comment faire fonctionner cette histoire ? Et c’est à partir de cette question que tout s’est mis en place et que j’ai été convaincu de participer au projet. Ça et le retour de la Bergère, qui me semblait être le point de départ idéal pour une super histoire à raconter.
Effectivement, en 25 ans la Bergère est passée de personnage de second plan à une femme d’action. Était-ce primordial pour vous d’offrir à ce personnage féminin un rôle davantage développé ?
Mark Nielsen (producteur) : Effectivement, quand on y repense dans le premier film, elle n’apparaît que très peu à l’écran, et je ne suis même pas sur qu’elle ait droit à un gros plan. Mais elle jouait déjà un rôle important pour Woody, c’est elle qui lui redonne confiance et lui rappelle qui il est, et ce qu’il représente pour Andy. Sans elle, il aurait sûrement perdu la tête. Nous voulions donc la faire revenir, on pourrait même parler d’un tout nouveau départ pour le personnage, en insistant sur l’importance qu’elle revêt pour Woody. Cela a été pour nous une immense révélation que de réaliser que le personnage le plus important de Toy Story à l’exception de Woody était celle que nous n’avions pas considéré comme tel à l’époque. En la ré-imaginant de la sorte, nous avons ainsi pu créer un personnage surprenant pour Woody, qui va lui permettre d'aller de l’avant. C’est de ça dont le film est avant tout question.
Josh Cooley : Elle réapparaît d’ailleurs sous la forme d’un jouet perdu, ce qui est la plus grande crainte de Woody pas seulement dans ce film, mais dans les quatre volets. Ce qui est fantastique avec leur relation, c’est que Woody est terrifié d’être seul dans la nature sans son enfant, alors que la Bergère adore ça. Et l’apparence peu soignée du personnage a d'ailleurs été inspirée par cette nouvelle vie : elle a sûrement roulé sa bosse à travers plusieurs cours de récréation, elle a été cassée puis réparée, mais elle est parvenue à s’adapter à la situation.
Chaque film a toujours raconté une histoire dans l'histoire et celle de Toy Story 4 semble être que les jouets ne sont pas indispensables à l'amusement d'un enfant, dont l'imagination peut lui permettre de transformer n'importe quel objet du quotidien en poupée.
Josh Cooley : En effet avec Toy Story 4 nous avons voulu aller à contre-courant, et plutôt que de choisir un jouet ou un accessoire à la pointe de la technologie, nous avons opté pour l’objet le plus basique qui soit (rires). Mais Fourchette tient tout de même une grande importance dans l’univers Toy Story car il nous interroge sur la notion de ce qu’est un jouet. Une interrogation à laquelle se livre d'ailleurs Woody durant tout le film.
Est-ce que selon vous Toy Story 4 est l’épisode le plus émotionnel de la saga ?
Mark Nielsen : Peu importe que les films soient drôles et amusants, les moments dont on se souvient généralement le plus sont les scènes d’émotion, ce sont celles auxquelles on repense lorsque l’on rentre chez soi. C’est ce genre de film qui à titre personnel me reste le plus longtemps en mémoire. Il était donc important pour nous que ces scènes émotionnelles aient un sens, qu’elles racontent quelque chose, et qu’elles s'intègrent à l’intrigue.
Josh Cooley : Quelle est la citation de Walt Disney à ce sujet déjà ? (se souvient) "Derrière chaque éclat de rire se cache un sanglot" ("For every laugh, there should be a tear") . Tout est vraiment une question d’équilibre.
La bande-annonce de Toy Story 4, à découvrir dès aujourd'hui au cinéma :