Jinn, la première série originale en arabe de Netflix en ligne sur la plateforme depuis jeudi dernier, suscite la controverse en Jordanie, où elle est accusée de contenir "des scènes immorales". Un procureur a demandé à la division chargée de la lutte conter la cybercriminalité du ministère de l'Intérieur jordanien de mener une enquête.
Dans la série fantastique créée par Mir-Jean Bou Chaaya et Bassel Ghandour, une jeune fille libère sans le vouloir un bon et mauvais Jinn - des créatures dotées de pouvoirs surnaturels -, qui transforment son lycée en champ de bataille. La série, tournée en Jordanie, comporte cinq épisodes.
La polémique porte sur le fait que Mira, l'héroïne interprétée par l'actrice Salma Malhas, embrasse deux garçons différents dans deux scènes différentes. Ce geste a choqué une partie du public jordanien, la Jordanie étant encore un pays très conservateur. D'autres spectateurs se sont plaints sur internet du langage trop grossier employé dans la série. Après la mise en ligne de Jinn sur Netflix la semaine dernière, un procureur a donc sommé l'unité de lutte contre la cybercriminalité de prendre "les mesures nécessaires immédiatement pour arrêter l'émission" en raison de ses "scènes immorales".
La Commission des médias jordanienne a publié dans la foulée un communiqué indiquant qu'elle n'avait aucun contrôle sur la production de la série et que son rôle en tant que censeur d'État ne s'appliquait pas aux plateformes de diffusion en continu. La Royal Film Commission, gérée par l'État, a elle aussi affirmé qu'elle ne pouvait rien faire. De son côté, Netflix Middle East a réagi à la polémique sur Twitter, la qualifiant de "vague d'intimidation", ajoutant que le show traitait de "thèmes universels" qui "peuvent être considérés comme provocants".
La bande-annonce de la saison 1 de Jinn :