AlloCiné : Si vous deviez pitcher "Child’s Play : la poupée du mal" en une phrase ?
Lars Klevberg (réalisateur) : C’est E.T. sous acide ! C’est comme ça que je l’ai vendu au studio qui a financé Child's Play : la poupée du mal. C’est un hommage à tous les films Amblin des années 80 que j’adorais plus jeune…
Mark Hamill : C’est ce que j’allais dire, Lars ! Bien dit ! Child’s Play est un film fou et déjanté !
Mark, parlez-nous de votre rôle ?
Mark Hamill : Comme vous devez le savoir, je suis Chucky ! Enfin, sa voix ! (Rires) En fait, j’ai tout de suite craqué sur le scénario. Et j’ai toujours été un grand fan de Chucky. D’autant qu’ici vous allez découvrir une origine différente pour cette poupée délicieusement maléfique. Ce n’est plus ce concept d’un tueur en série devenant Chucky : ici Chucky est comme un enfant, innocent au départ, et qui va découvrir le monde et sa nature parfois cruelle. C’est aussi un film sur la relation entre Andy Barclay, joué par l’étonnant Gabriel Bateman, et Chucky. Pour moi ce film n’est pas un remake mais un reboot. C’est à dire que l’on a vraiment tenté de réinventer Chucky et son univers.
On a vraiment tenté de réinventer Chucky et son univers
Quel défi cela représente t-il de trouver la voix de Chucky ?
Mark Hamill : C'est un vrai défi, oui. D’autant que je voulais garder une voix légérement "innocente" pour Chucky tout au long du film. En fait, nous faisions 4 ou 5 prises pour chaque réplique et ensuite j’ai laissé le réalisateur décider de la version finale à garder. Il fallait faire évoluer cette voix d’une tonalité presque angélique à quelque chose de profondément dérangeant et diabolique. Je suis bluffé par le résulat du mixage final et je me trouve tout simplement effrayant… Enfin, le "moi" en Chucky est effrayant ! Heureusement que j’avais Lars pour me guider et ce fut un véritable plaisir de "disparaitre" dans Chucky.
En parlant de voix, que pensez-vous des nouvelles techonologies comme Alexa ?
Mark Hamill : Alexa me déteste ! (Rires) Car je ne m’y suis jamais vraiment bien adapté. J’aime le contact humain. L’intelligence artificielle, pour quelqu’un comme moi qui vient d’une autre galaxie, m’effraie complétement. Je suis vraiment old school pour un maître Jedi ! (Rires)
Je me trouve tout simplement effrayant… Enfin, le "moi" en Chucky est effrayant !
Y-a t’il un autre film d’horreur que vous aimez ?
Mark Hamill : Comme je vous l’ai dit, je suis old school. C’est pour cela que mon film d’horreur préféré reste Psychose. Même mes parents qui n’avaient peur de rien ont été totalement retournés par le film d’Hitchcock. Je me souviens également d’un épisode de Twilight Zone de 1963, que j’ai vu plus tard, qui
s’appelait Living Doll avec Telly Savalas et réalisé par Richard Sarafian. L'histoire d’une petite fille possédant une poupée diabolique comme Chucky et qui balançait des phrases choc pour l’époque comme "Je te déteste et je vais te tuer !". La voix de la poupée, nommée Talky Tina, était la légendaire June Foray. C’est sans doute pour cela que j’adore le concept de Chucky… ou celui d’Annabelle plus récemment. Les poupées me hantent au plus profond de mon âme !
Luke Skywalker, le Joker, maintenant Chucky... Vous êtes devenu une légende de la pop-culture. Comment vivez-vous ce statut ?
Mark Hamill : Loin de moi l'idée de penser cela ou d'Hollywood de me considérer comme tel. Enfin, il me semble. En fait, j’étais autant effrayé à l’idée de donner ma voix à Chucky que lorsque j’avais prêté ma voix au Joker pour la série animée Batman. A chaque fois, vous vous glissez dans la peau de personnages qui sont, eux, vraiment devenus légendaires ! Cela montre bien que je ne me prends pas au sérieux et que j’ai toujours des doutes comme un débutant. Même si l'on arrive à créer des rôles iconiques à Hollywood, ce n’est pas pour autant que l’on est ou que l’on se sent invincible. Il vaut mieux garder les pieds sur terre dans ce métier… Et éviter de perdre trop la tête dans les étoiles. Et j’en sais quelque chose !