Le climax de la huitième et dernière saison de Game of Thrones était incontestablement l'épisode 3 et son épique bataille de Winterfell, qui a vu s'affronter les vivants et les morts, les armées unies de Westeros et les hordes de zombies menées par le Roi de la Nuit et les Marcheurs blancs.
Pour porter à l'écran ce combat d'une ampleur inédite, les équipes de David Benioff et de D.B Weiss ont fait appel au studio de post-production néo-zélandais Weta, créé par Peter Jackson, et à son logiciel de simulation Massive, développé initialement pour la trilogie Le Seigneur des Anneaux. Massive a en effet la capacité de créer une foule gigantesque de personnages numériques dont les mouvements sont régis par une intelligence artificielle.
Les zombies et humains
Pour "The Long Night", Weta a créé une armée de 30 000 zombies et les milliers de Dothraki qui se sont rués vers eux. "Pour les wights, nous avons beaucoup regardé du côté du Massacre de Hardhome [épisode 8 de la saison 5], où ils effectuent de nombreux types de mouvements intéressants", a déclaré Martin Hill, qui supervise les effets visuels chez Weta, à Syfy Wire. "Ils se déplacent d'une manière assez différente de votre zombie traditionnel. Ils semblent avoir plus de contrôle sur leurs actions. Ils se dirigent définitivement vers une cible. Ils peuvent bouger assez vite, même si certains sont plus diminués, cassés, ne peuvent pas bouger aussi vite."
Une gigantesque bibliothèque numérique qui stocke les différents mouvements potentiels des zombies. Toutefois, il arrive qu'il soit nécessaire d'enregistrer de nouvelles possibilités par le biais de la performance capture. Pour les gros plans et les mouvements les plus précis, Weta fait appel à des acteurs, des cascadeurs ou des acrobates.
Les chevaux et les dragons
Pour la bataille de Winterfell, il a également fallu reconstituer numériquement les mouvements des nombreux chevaux sur lesquels étaient juchés les Dothraki notamment. "Il y a une université vétérinaire à Palmerston North qui a un tapis roulant que nous utilisons pour la capture de mouvements, explique Martin Hill. C'est un énorme tapis roulant où les chevaux peuvent passer du pas à une course au trot, au galop ou au grand galop. On installe les capteurs sur les chevaux et des caméras dans cette espèce de grange, puis vous enregistrez un maximum de mouvements."
Enfin, pour ce qui est des dragons, dont il n'existe évidemment pas de modèle vivant, les équipes de Weta s'inspirent de différents animaux dont la manière de se mouvoir est sensiblement similaire. "On prend par exemple un albatros ou un lézard, et on les examine. Quelle est leur structure squelettique ? Où sont leurs connexions musculaires ? Où sont leurs tendons ? Et nous construisons [les dragons] à partir de cette base." Pour les dragons, "tout repose sur l'animation", conclut le responsable des effets visuels de Weta.
Avec "The Long Night", le studio de Peter Jackson a une nouvelle fois frappé fort et on imagine qu'au vu du succès qu'a rencontré l'épisode auprès du public, Weta pourrait être amené à apporter de nouveau sa patte dans l'univers de Game of Thrones, dans les futurs spin-offs par exemple.