L'histoire : Maria a 30 ans, elle est impatiente, frondeuse, et experte en néerlandais. Olivier a le même âge, il est lent, timide et parle quatorze langues. Ils se rencontrent à Taïwan. Et puis soudain, la nouvelle foudroyante. C’est leur histoire. Celle de la force incroyable d’un amour. Et celle de ses confins, où tout se met à lâcher. Sauf Maria.
AlloCiné : Quel a été le point de départ de ce projet, L'autre continent ?
Romain Cogitore, réalisateur : En montant dans un train, j'ai rencontré une femme magnifique - dont je suis immédiatement tombé amoureux. Je me suis contenté de la contempler discrètement pendant les deux heures qu'a duré le voyage. On a finalement réussi à échanger quelques mots, puis nos numéros de téléphone. Et quelques semaines plus tard, au creux de la nuit, elle m'a dit "avant que l'on aille plus loin, il faut que je te raconte quelque chose…" Et elle m'a raconté cette histoire, qui m'a bouleversé, tout en m'évoquant des choses très contradictoires sur l'amour.
Votre film se présente comme une romance, mais a l'originalité et l'intelligence de nous emmener vers d'autres contrées... Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce qui vous a guidé dans cette forme que prend le film ?
Tous les éléments de l'histoire sont vrais, il n'y a de fiction que dans la composition des personnages, et cette histoire était d'emblée placée sur une terre d'étrangeté (avoir un couple d'expatriés qui se rencontrent au cœur d'une île asiatique place immédiatement le film dans une zone inhabituelle). Pour le reste, j'ai suivi ce mélange des genres qui se trouvait dans l'histoire vraie et qui me plaît dans la vie : que l'humour et le second degré alternent avec des moments de sincérité totale, de profondeur, et de drame à affronter sans détour quand il le faut.
Pourquoi avez-vous choisi ce titre ?
C'est un titre qui s'est imposé à la fin du montage, après des mois d'essais et de tâtonnements. C'est en entendant la chanson finale, qui a été écrite en français avant d'être chantée en mandarin, le compositeur susurrait : "Tu es cet autre continent". J'ai su que c'était le bon titre parce qu'il se déploie à mesure que le film avance, et prend un sens nouveau.
Comment s'est porté votre choix sur ces deux comédiens, en particulier Paul Hamy que l'on avait encore peu vu dans un rôle principal ?
J'avais rencontré Déborah François sur le plateau de mon premier film, nous voulions tourner ensemble, mais n'en avions encore jamais eu l'occasion. Elle est donc arrivée très tôt sur ce nouveau projet. Quant à Paul, il m'intéressait depuis longtemps - avant même que son premier film sorte, ses photos étaient déjà visibles sur le site de son agent, et je tenais à le rencontrer. Il a un physique d'acteur américain, un timbre de voix français, et une sensibilité lunaire. Ces grands écarts géographiques et émotionnels réunis en un seul acteur sont rares, et c'était exactement ce que je recherchais pour le rôle d'Olivier.
Aviez-vous des films de référence qui vous ont inspiré pour ce film ?
Comme le film est inspiré d'une histoire vraie, c'est l'univers de cette réalité qui m'a avant tout guidé. Ensuite, la trame et le genre de L'Autre Continent se rapprochent évidemment de films comme Love Story ou La Guerre est Déclarée. Mais plus qu'un choix de départ, il s'agit surtout d'une conséquence liée à cette histoire vraie, qui a ses propres couleurs et son propre ton.
Quels sont vos projets ?
Je suis en train de terminer l'écriture d'un scénario qui s'appelle “Une Zone à Défendre”, sur lequel ont collaboré mon frère Clément, Thomas Bidegain et Catherine Paillé. Le film raconte la rencontre entre un flic infiltré sur une zad et une activiste, avec laquelle il se retrouve à avoir un enfant. C'est le récit de l'impact de cette rencontre, qui bouleversera leur rapport au monde, tant de manière émotionnelle qu'environnementale. On sera quelque part entre le thriller, le romanesque et le film politique.
La bande-annonce de L'autre continent, à l'affiche ce mercredi :