En septembre dernier, AlloCiné a eu la chance d’être invité sur le tournage de Men In Black : International, spin-off de la saga popularisée dans les années 90. Direction les studios anglais de Leavesden (là où ont été tournés les films Harry Potter), à une petite heure de Londres. En un après-midi, notre groupe de journalistes a pu faire le tour de plusieurs services et rencontrer les passionnés qui ont fait revivre la franchise qui fête cette année ses vingt ans. Parmi eux, E. Bennett Walsh, l’un des producteurs exécutifs qui dès notre arrivée tient à montrer les storyboards du film dont il est très fier. Exit Will Smith et Tommy Lee Jones, cette mouture sera menée par un nouveau duo composé de Chris Hemsworth et Tessa Thompson. On nous présente son personnage comme une jeune femme futée et malicieuse qui a toujours rêvé de rejoindre les MIB.
"Elle a vu des aliens quand elle était petite et cela l’a profondément changée. Elle se met en tête de découvrir la vérité et d’en savoir plus sur le monde. C’est une bleue quand le film commence, mais elle a des choses à prouver. C’est une scientifique pleine de ressources. Une geek si je peux me permettre."
De New York, la jeune femme renommée agent M se rendra en Angleterre pour une mission bien précise. Contrairement aux précédents films, MIB : International nous fera voyager. Les équipes ont notamment tourné au Maroc, en Italie et bien évidemment à Londres. Les personnages devraient aussi passer par la capitale française : on nous dit que la Tour Eiffel jouera un rôle important - les équipes ont d’ailleurs construit dans les studios le haut du monument et c’est… impressionnant à voir ! Les storyboards laissent imaginer un film au ton et aux couleurs différentes, ce qui n’est pas pour déplaire. "L’un des producteurs nous disait que la trilogie s’approchait plus d’un film en noir et blanc des années 60 qui se joue à New York, avec les costumes sont sombres, le quartier général qui était tout blanc… On souhaitait apporter un peu de chaleur avec ce nouvel opus qui se veut plus européen." Les scènes se déroulant à Marrakech devraient ainsi marquer les esprits selon le producteur. "Ils doivent aller au Maroc après avoir découvert qu’il y a surement une taupe au sein de l’agence. Et ce qu’on a tourné là-bas est particulièrement drôle". C’est justement dans ce pays ensoleillé qu’ils croiseront la route d’une alien jouée par Rebecca Ferguson et de Chess board, une adorable créature qui rejoindra leur équipe (le substitut de Frank le chien on imagine).
Que serait Men In Black sans ses technologies innovantes ? Le producteur de Men In Black : International nous présente une petite nouveauté, qu’ils appellent le "système hyperloop". Cette technologie permet aux agents de se déplacer à travers le monde. Nos deux héros conduisent aussi dans ce film une voiture bourrée de gadgets, comme l’illustre la bande-annonce. L’iconique neurolyzer a lui aussi été relooké, pour faire "plus anglais" glisse Pierre Bohanna, le chef accessoiriste. Les nouvelles armes de nos agents du MIB ont à la fois ce côté vintage qui rappelle les premiers films et un aspect plus moderne et moins genré. De notre côté, on est tenté par l’idée d’attraper l’un des prototypes (le fusil à pompe de l’Agent H me fait de l’œil) et de nous la jouer comme Will Smith (here come the Men In Blaaack).
Je suis un fan absolu des films et des comics. On voulait faire quelque chose de différent, de plus profond et parfois en dehors de clous.
Un drôle de spectacle nous attend lorsque nous arrivons sur le principal plateau de tournage. À l’extérieur, une cinquantaine de figurants prennent l’air : ils portent tous des costumes d’extraterrestre plus ou moins colorés, et plus ou moins étranges. Certains ressemblent à des poissons avec des écailles et des branchies, d’autres adoptent un look plus grunge avec des anneaux et une crête sur la tête. Bref, on a l’impression d’avoir atterri sur une autre planète. Ce qui nous frappe tout d’abord, c’est que ces costumes d’aliens sont parfaitement fidèles à l’esprit de la trilogie. "Rick Baker, qui a travaillé sur les premiers opus, est maintenant à la retraite. Nous avons fait appel à certains de ses protégés ainsi qu’à Richard Taylor qui a travaillé sur le Seigneur des anneaux." nous glisse le producteur. Côté maquillage, Jeremy Woodhead et son équipe d’une trentaine de personnes ont effectué un travail remarquable sur les costumes si bien qu'on retrouve l’ambiance des premiers Men in Black. Le CGI nous promet-on, sera utilisé avec parcimonie et intelligence.
Le plateau justement : les équipes ont reconstitué dans son intégralité le bureau londonien du MIB. La structure, avec ses hauts poteaux et ses lumières blanches, est impressionnante. Il est de la même taille que le QG américain. Le réalisateur F. Gary Gray est là, et dirige comme un chef d’orchestre son équipe : seule Tessa Thompson est présente pour tourner, aux côtés de deux autres acteurs. Dans cette scène, c’est la première fois qu’elle voit l’agent H (Chris Hemsworth), l’une des stars de l’agence. Ce dernier est d’ailleurs la touche comique du film, comme le confirme son interprète : "C’est un type plutôt confiant en lui, un peu trop même. Il aime bien faire les choses à sa façon, s’amuser et prend rarement les choses au sérieux. Il est assez drôle." Il faut dire aussi que les deux acteurs n’en sont pas à leur première rencontre : "Chris et moi nous nous sommes rencontrés sur le tournage de Thor 3 et on voulait cette fois-ci proposer quelque chose de nouveau. On a pu développer encore plus notre complicité" nous avoue Tessa Thompson.
Étendre l’univers Men In Black
Si le titre Men In Black International a été choisi, c’est parce que la promesse de ce film n’est pas de faire un reboot mais plutôt un spin-off, comme nous l’a confirmé Chris Hemsworth : "Il y a toujours cette pression d’évoluer dans un univers qui existe déjà. Je suis un fan absolu des films et des comics. On voulait faire quelque chose de différent, de plus profond et parfois en dehors de clous. Mais si je peux rassurer les fans, sachez qu’il y a une vraie continuité avec les autres films. On étend juste l’univers". Le producteur légendaire de la première trilogie, Walter F. Parkes, promet lui aussi un film dans le même esprit : "À l’époque nous parlions d’un crossover 21 Jump Street/Men In Black mais c’est très vite tomber à l’eau. Sony a gardé l’idée d’un spin-off et nous avons travaillé sur ça. La différence avec ce film, c’est qu’on a travaillé sur une dynamique différente entre les deux personnages. Et je ne parle même pas du fait que ce soit une femme."
Les équipes l’ont promis tout au long de ce set visit : les fans de la première heure retrouveront ce qu’ils ont aimé dans les premiers films (on nous a aussi promis quelques easter eggs !). Avec sa dimension internationale et ses nouveaux héros, Men In Black plaira aussi aux néophytes qui souhaitent découvrir cet univers dès le 12 juin au cinéma.