En salles ce mercredi 27 mars, Let's Dance, emmené par Rayane Bensetti, Guillaume de Tonquédec, Alexia Giordano, et Brahim Zaibat, raconte l'histoire de Joseph, un danseur passionné de hip-hop qui refuse d’entrer dans l’entreprise de son père pour tenter sa chance à Paris. Avec sa copine Emma et son meilleur ami Karim, il intègre le crew parisien de Youri, un célèbre breaker, pour tenter de gagner un concours international de hip-hop. Mais le jour des sélections, rien ne se passe comme prévu : Joseph est trahi par Emma et Youri, le groupe explose. Recueilli par Rémi, un ancien danseur étoile devenu professeur, Joseph découvre le milieu de la danse classique et rencontre la brillante Chloé, en pleine préparation du concours d'entrée au New York City Ballet. À travers cette rencontre, orchestrant l’alliance inattendue entre le hip-hop et la danse classique, Joseph va apprendre à se sentir légitime en tant que danseur et leader, et ainsi devenir artiste.
Ce film de danse, très dans l'esprit de ce que les Américains ont l'habitude de nous proposer avec des films tels que Save the Last Dance ou Sexy Dance, marque les premiers pas en tant que réalisateur de Ladislas Chollat, homme de théâtre à qui l'on doit la mise en scène de pièces telles que Momo de Sébastien Thiéry ou Le Fils de Florian Zeller, ou encore de la comédie musicale Résiste. Nous avions eu la chance de nous rendre sur le tournage de Let's Dance en mai 2018 à Paris et avions pu poser quelques questions à Ladislas Chollat entre deux séquences.
AlloCiné : Vous avez mis en scène de nombreuses pièces de théâtre depuis le début de votre carrière mais c’est votre premier film en tant que réalisateur, dont vous avez également co-signé le scénario. Qu’est-ce que vous aviez envie de raconter avec ce premier long métrage ?
Ladilsas Chollat : Je voulais raconter la naissance d’un artiste. Let's Dance c’est l’histoire d’un type qui, au moment de l’heure des choix, de décider ce qu’il va faire de sa vie, décide d’être danseur et arrive à Paris avec sa copine et son pote. Ils ont le même rêve, cette envie là, et se retrouvent dans la galère car entre le rêve et la réalité il y a tout un tas d’étapes. Et on voit ce type se battre, à la fois avec les autres et aussi avec lui-même, car il est dans ce questionnement qu’on a tous en tant qu’artiste. "Pourquoi moi ? Est-ce que je suis le bon ? Est-ce que je suis la bonne personne au bon endroit ?". On pense tous être des usurpateurs, on attend toujours une validation des autres, jusqu’à ce qu’on se rende compte que cette validation on doit se la donner à soi-même.
Vous avez toujours eu envie de faire du cinéma ou c’est une envie qui est née récemment ?
Souvent quand je faisais de la mise en scène on me disait "C’est très cinématographique ce que vous faîtes, on se croirait au cinéma". Je ne savais pas trop à quoi ça correspondait mais à force de l’entendre j’ai eu envie de faire du cinéma. Et ce film c’est les producteurs qui sont venus me voir en me disant "Est-ce que tu voudrais faire un film de danse ?". Un genre qu’on ne sait pas vraiment faire en France, ou en tout cas dans lequel on n’a pas encore trop réussi. Et du coup ça m’a plu ce challenge de se dire qu’on n’a pas encore réussi dans ce genre-là, que les Anglais et les Américains y arrivent mieux que nous, et en même temps qu’on peut arriver à faire un film de danse dans lequel il y a du sens et où on n’est pas seulement dans une course de performance. Un film où on raconte le récit d’un héros, un récit un peu initiatique. Et j’ai senti que je pouvais donner ce souffle-là au film de danse.
Quelle a été pour vous la principale difficulté sur ce film ? Est-ce que filmer la danse c’est compliqué ?
Filmer la danse c’est compliqué oui car on est dans le mouvement. Mais c’est aussi hyper joyeux et inventif. Il y a beaucoup de magie à filmer la danse, le corps qui bouge dans l’espace, c’est génial. Mais encore une fois j’ai voulu être dans des scènes de danse qui ont du sens. La scène qu’on filme en ce moment c’est une scène de "combat". Il veut se battre, trouver sa place, et la chorégraphie va vers ça. Il y a des scènes qui sont plus romantiques, plus dans le sentiment. J’ai essayé d’être dans quelque chose qui ne soit pas de l’ordre de la prouesse, mais plutôt de l’ordre de la recherche de la grâce.
Vous aviez tout de suite Rayane Bensetti en tête pour incarner Joseph, le héros du film ?
Oui, car franchement en France il n’y a pas beaucoup d’artistes de son âge qui ont à la fois la notoriété pour porter un film, ses qualités d’acteur, et ses qualités de danseur. Et ensuite il y a Guillaume de Tonquédec, qui n’avait jamais fait de danse classique de sa vie, qui joue un ancien danseur étoile devenu professeur de danse classique. Et puis il y a beaucoup de jeunes, qui souvent n’ont jamais joué la comédie. C’est un vrai pari mais quand j’ai monté Résiste au Palais des sports c’était vraiment essentiellement avec des jeunes qui n’étaient jamais monté sur scène auparavant et c’est toujours un pari heureux et joyeux pour un réalisateur.
Comme tout film de danse, Let's Dance repose beaucoup sur ses chorégraphies. Est-ce que vous vous êtes également impliqué dans le processus céatif des numéros dansés ?
Je travaille avec Marion Motin, avec qui j’avais monté Résiste. On parle beaucoup du sens, de ce que veulent dire les chorégraphies, quelles sont leur place dans le scénario. J’ai beaucoup de discussions avec elle sur ce que j’ai envie de raconter à travers ça. Il y a des chorégraphies très différentes et surtout filmées de manière très différente à chaque fois.
La bande-annonce de Let's Dance, réalisé par Ladislas Chollat, en salles dès aujourd'hui :