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    Les Ombres Rouges - Nadia Farès : "Aurore Garnier a fait des choix de vie pour résoudre ce que la justice n'a pas réussi à faire"

    Présente au Festival de Luchon en février dernier où la série était projetée en avant-première, la comédienne a évoqué son personnage dans la saga familiale actuellement sur C8, ainsi que son retour sur le petit écran.

    Après Marseille en 2016, Nadia Farès est de retour sur la Côte d'Azur avec Les Ombres Rouges, et plus précisément à Cassis, où la série a été tournée. "A chaque fois mes projets me ramènent à Marseille ! je suis une fille du sud moi, vous savez. Quelque part mes origines me rappellent que je suis partie trop longtemps en Californie".

    Pour Les Ombres Rouges, c'est grâce à son agent qu'elle obtient le rôle. Elle approche le réalisateur Christophe Douchand et la productrice Cécile Grenouillet en suggérant son nom, et l'idée leur plaît. "Ca s'est fait assez facilement. Je crois que l'envie était mutuelle."  Dès la lecture du scénario, Nadia Farès est séduite par le personnage d'Aurore. "C'est une femme qui a été traumatisée dans son enfance en voyant sa mère se faire tuer sous ses yeux et sa soeur se faire enlever. Elle va partir dans cette quête de vérité, en décidant de faire des choix de vie pour résoudre ce que la justice n'a pas réussi à résoudre, et cette quête lui est essentielle pour se libérer. Mais en ouvrant la boîte de Pandore, elle va dévoiler des vérités auxquelles elle n'était pas préparée, et qui vont lui révéler beaucoup de choses sur sa propre famille, ce qui va être dévastateur." 

    Une héroïne hantée par son impuissance lors de la disparition de sa jeune soeur, Clara. "Quand on est obsédée par quelque chose qu'on a pas pu résoudre et qu'on a des traumatismes d'enfance, je peux comprendre qu'à un moment on devienne un peu aveugle. Et c'est au détriment des proches, qui trinquent. C'est ce que j'aime dans ce personnage. Elle a cette fragilité et cette force en même temps dû à ce traumatisme, et on sent qu'elle ne quittera pas cette vie sans avoir résolu ce mystère. C'est ce que j'ai aimé dans cette série, parce que je suis une femme un peu comme ça aussi. Je suis quelqu'un de très entier, et souvent dans ce métier on m'a vu comme une fille très forte - ce que je suis - mais je ne suis pas que ça."

    La comédienne a interrompu sa carrière pendant une longue période lorsqu'elle est partie vivre aux Etats-Unis en 2002, avant de revenir en France il y a trois ans pour reprendre le métier. Une décision mûrement réfléchie après s'être longtemps consacrée à sa vie personnelle : "C'est l'envie qui m'a fait revenir. Le fait de voir mes enfants grandir et devenir autonomes... J'ai réuni ma famille pour leur dire que j'avais envie de reprendre le travail. C'est vrai que j'avais arrêté de façon très abrupte, comme ça du jour au lendemain. je venais de faire Nid de Guêpes, j'avais des beaux projets, et puis j'ai rencontré mon mari (Steve Chasman, producteur de la franchise Transporteur, ndlr.) Au bout de trois semaines on s'est fiancés, et trois semaines après j'étais enceinte. A ce moment-là, je me suis découverte maman-poule; le cinéma, je m'en foutais un peu ! Je voulais vraiment être avec mes enfants, et vivre une vie de maman, faire à bouffer, m'occuper de mes gosses... Evidemment, beaucoup de proches m'ont dit 'mais et ta carrière ? Tu es cinglée ! Tu nous quittes comme ça?' Je leur ai dit 'je reviendrai, ne vous inquiétez-pas !' " raconte-t-elle avec malice.

    Après cette période de housewife à l'américaine, Nadia Farès est revenue par la grande porte à la télévision en décrochant un rôle dans la première production française de Netflix, aux côtés de Gérard Depardieu et Benoît Magimel"Il y a trois ans, quand j'ai fait cette réunion de famille pour leur annoncer que je comptais me remettre à bosser, tout le monde m'a soutenu. Mon agent m'a remis sur des castings, et j'ai décroché Marseille. J'ai énervé plusieurs amis, qui tentaient d'obtenir ce casting depuis un an et demi ! Mais j'ai quand même dû me battre pour le rôle. Même si la série était réalisée par Florent Emilio Siri avec qui j'ai fait Nid de Guêpes et qui a été mon dernier gros film, les producteurs étaient réticents à l'idée de me prendre. J'ai fait des essais, et quand je suis arrivée à Los Angeles, Erik Barmach et Ted Sarandos, le patron de Netflix, ont demandé à me rencontrer. On a eu un rendez-vous d'une heure qui s'est extrêmement bien passé - je pense qu'ils étaient contents d'avoir une actrice française qui parlait bien anglais - et à l'issue de l'entretien ils m'ont dit que j'avais le rôle ! C'est vrai qu'on dépend beaucoup du désir de l'autre dans ce métier." 

    Un pari d'autant plus risqué que l'industrie du divertissement est impitoyable avec les actrices : une fois la quarantaine franchie, les propositions de rôles se font plus rares, voire disparaissent totalement. "Tout le monde m'a dit que ça n'allait pas être facile, à mon âge, après avoir arrêté aussi longtemps... Nous les femmes, on s'en prend tellement plein la gueule par rapport à notre âge ! Dernièrement j'ai fait un post sur instagram dans lequel je disais me sentir très heureuse d'avoir cinquante ans, et j'ai reçu des commentaires extra de femmes me disant qu'elle appréhendaient cet âge, et qui me remerciaient. On vit dans une société qui nous formate ! On est ce qu'on est, et lorsqu'on l'assume, c'est libérateur. Je suis contente d'avoir cinquante balais !"

    Désormais, la comédienne se focalise sur ses projets personnels et développe son premier long-métrage pour le cinéma, qu'elle écrit et réalisera.

    Retrouvez Les Ombres Rouges à 21h05 et en replay sur C8 :

     

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