De quoi ça parle ?
Italie, 1327. Le moine Franciscain Guillaume de Baskerville et son jeune novice Adso de Melk arrivent dans une abbaye isolée des Alpes. Ils vont être témoins d’une série de meurtres mystérieux. Tandis que les deux hommes enquêtent et se jettent à la poursuite du meurtrier, ils sont eux-mêmes pris en chasse par l’impitoyable inquisiteur Bernardo Gui. La mission de ce dernier est claire : traquer tous ceux qui critiquent le Pape. Et Baskerville est sur sa liste…
Créée par Andrea Porporati, Nigel Williams, Giacomo Battiato et John Turturro, réalisée par Giacomo Battiato.
Sur la Rai à partir du 4 mars et sur OCS à partir du 5 mars à 20h40.
C'est avec qui ?
C'est un casting international qui s'illustre devant la caméra du réalisateur italien Giacomo Battiato. John Turturro, brillant dans la mini-série The Night Of, incarne ici le moine franciscain Guillaume de Baskerville (William of Baskerville dans la version originale) aux côtés du jeune acteur allemand Damian Hardung qui prête ses traits au novice Adso de Melk. Dans le film de Jean-Jacques Annaud, ces deux rôles étaient respectivement interprétés par Sean Connery et Christian Slater.
Dans la peau de l'impitoyable évêque inquisiteur Bernardo Gui, on retrouve le comédien britannique Rupert Everett, qui succède à F. Murray Abraham et Michael Emerson reprend le rôle de l'abbé, joué par Michael Lonsdale dans le film de 1986. Quant à la lourde tâche de proposer une nouvelle interprétation du personnage de Salvatore, campé par un Ron Perlman au sommet de son art dans le film, elle incombe à l'acteur italien Stefano Fresi. Enfin, c'est James Cosmo qui joue le moine aveugle Jorge de Burgos.
Ca vaut le coup d'oeil ?
Il est toujours compliqué de passer derrière un chef-d'oeuvre comme Le Nom de la Rose. En 1986, Jean-Jacques Annaud avait réussi l'exploit d'adapter avec brio le roman policier médiéval d'Umberto Eco, qui était déjà considéré comme un chef-d'oeuvre de la littérature italienne. On se dit alors que la mini-série réalisée par Giacomo Battiato ne pourra que souffrir la comparaison.
Toutefois, réduire la série Le Nom de la rose à un remake serait une erreur, car elle est avant tout une nouvelle adaptation du roman. Et elle y est plus fidèle. Au lieu de deux heures de film, le format série offre huit heures au récit et aux personnages pour se déployer. Après avoir vu les deux premiers épisodes, on comprend que d'autres enjeux que le whodunit seront soulevés, dépassant les frontières du huis clos. Le cadre de la série force à faire des choix, bien sûr, mais moins drastiques que ceux qui étaient imposés au cinéaste pour faire rentrer l'intrigue dans un film. Dès lors que l'on fait ce constat, il devient absurde de les juger l'un par rapport à l'autre.
Quoi qu'il en soit, le casting ici n'a pas à rougir. Turturro, qui s'est impliqué dans le projet du début à la fin, qui a participé à la production et à l'écriture, est convaincant en Guillaume de Baskerville, très convaincant. Du point de vue de la mise en scène, Battiato embrasse un style coloré et lumineux, éclipsant une éventuelle volonté de se référer coûte que coûte au film, dont l'atmosphère était sombre et poisseuse. Dès la fin du pilote, on est happé par le mystère et l'enquête qui se profile, et intrigué par le reste, en espérant que ces belles promesses tiendront la distance.