L'histoire de Celle que vous croyez : Pour épier son amant Ludo, Claire Millaud, 50 ans, crée un faux profil sur les réseaux sociaux et devient Clara une magnifique jeune femme de 24 ans. Alex, l’ami de Ludo, est immédiatement séduit. Claire, prisonnière de son avatar, tombe éperdument amoureuse de lui. Si tout se joue dans le virtuel, les sentiments sont bien réels. Une histoire vertigineuse où réalité et mensonge se confondent.
AlloCiné : Comme vos personnages dans Celle que vous croyez, vous êtes accro aux réseaux sociaux. Vrai ou faux ?
Juliette Binoche : Accro ? Ça dépend ce qu'on veut dire par accro ? Mais, j'aime bien, oui. Je trouve ça très ludique. Je trouve que c'est un moyen de partager, d'être en contact direct avec les gens, de découvrir des artistes, de faire passer des choses qui sont importantes.
François Civil : Je sens que c'est quand même très chronophage et que j'y passe beaucoup de temps donc j'essaye de faire en sorte que ça ne soit pas le premier truc que je fais en me réveillant par exemple.
J.B. : Je trouve que c'est un moyen formidable, mais il faut faire attention de ne pas perdre le fil de sa propre vie.
Dans Celle que vous croyez, on vous entend plus qu'on ne vous voit ! Vrai ou faux ?
F.C. : C'est vrai qu'un des enjeux de ce personnage, c'était de le faire exister d'abord par la voix. J'ai passé du temps comme une petite voix dans la tête de Juliette pendant deux semaines de tournage, à peu près, où j'allais sur le plateau, mais sans la croiser. Du coup, on a juste eu des conversations téléphoniques.
J.B. : Mais ce qui fait que l'on désire. On a envie de le voir !… Terriblement, parce que…
F.C. : Et tout le monde est déçu quand j'arrive ! J'apparais à l'écran et c'est « oh ! »… Les gens sortent de la salle ! J'étais dans un petit placard à chaque fois sur les décors dans lesquels Juliette jouait aussi avec son corps, et du coup, on vivait les scènes au téléphone. J'étais caché. Safy [Nebbou, réalisateur] ne voulait pas que l'on se rencontre, Juliette et moi, avant les scènes où l'on est censé se rencontrer dans le film.
Celle que vous croyez n'est pas votre première collaboration. Vrai ou faux ?
J.B. : Oui, c'est vrai. Il a joué mon fiston et j'ai joué sa Maman !
F.C. : Et là, on joue des amants ! Voilà ! C'est tout à fait incestueux ! Moi, je les collectionne un peu. Dans la série Dix pour cent, j'avais une histoire avec ma belle sœur. J'apprenais au bout d'un moment que c'était ma belle sœur après qu'on se soit plus ou moins fréquenté. Enfin, c'est un peu flou ce qu'il se passe. Et j'ai joué le frère d'Ana Girardot dans le précédent film de Cédric Klapisch, et là je vais jouer son mec / pas son mec [dans Deux moi]… En tout cas, ce n'est plus ma sœur !
Vous avez tous les deux tourné sous la direction de Cédric Klapisch. Vrai ou faux ?
J.B. : C'est vrai. Vrai.
F.C. : Une fois, toi ?
J.B. : Toi, deux fois.
F.C. : Paris [avec Juliette Binoche], c'est un film que j'adore.
J.B. : Toi, tu as une vraie amitié avec Cédric [Klapisch] ?
F.C. : Oui, Ce qui nous lie, c'était tellement particulier comme format de tournage : on a passé un an ensemble avec toute l'équipe pour traverser plusieurs saisons en Bourgogne, c'était important pour le film.
Déjà qu'un tournage de deux mois, c'est très intense. Les rencontres que l'on fait nouent des liens forts. Là, du coup, sur un an, c'était multiplié.
J.B. : J'ai eu beaucoup de plaisir à tourner avec Cédric, aussi. Parce que c'était une histoire de fraternité, avec Romain Duris. Il y a une amitié qui est née, oui, avec ce film.
F.C. : Donc respect éternel à Cédric !
Celle que vous croyez BONUS "Le personnage de François Civil"